Par FRANCE BOUCHER
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Hors des sentiers battus
Ce mois-ci je me permets de jouer les guides touristiques et de vous amener à 4 heures d’avion soit 3085 km à l’est de Johannesburg, sur une île paradisiaque de 1865 km2 que nous connaissons sous le nom de l’île Maurice.
La république de Maurice a été découverte par les Portugais, mais demeurera inhabitée jusqu’à l’arrivée des Hollandais vers la fin du 16e siècle, Français et Anglais se disputeront ensuite cette colonie qui sera conquise par la force au début du 19e siècle par les Anglais. En conformité avec le traité de Paris, bien que propriété anglaise, le français y reste la langue qui devait y être parlé. Une forte immigration rend ce pays riche en cuture de toutes sortes. L’anglais y est maintenant la langue officielle, mais presque tous les habitants parlent français et créole.
Les hollandais y importent le cerf de Java, de son nom scientifique Rusa Timorensis, au 17e siècle. Bien que placé dans un enclos, une forte tempête brise les clôtures et il fut impossible de les retrouver tous. Anglais et Français forts d’une culture de chasse y voient là une belle opportunité de pratiquer leur sport.
Les années ont passé mais le sport y est resté. Tradition oblige, la société des chasseurs de l’Île Maurice est créée en 1921 et compte encore aujourd’hui plus de 750 membres. Des concours de trophées et remises de prix sont organisés par la Société des Chasseurs de l’île Maurice chaque année afin de récompenser les plus belles prises.
Les terrains de chasse variant entre 100 et 5000 hectares chacun sont répartis sur l’île. La période de chasse en battue se fait du 1er juin au 30 septembre, mais la chasse fine elle, est permise toute l’année. Il faut savoir par contre que le cerf maintenant plus connu sur l’île comme le cerf Rusa perd ses bois entre octobre et décembre, dépendamment de sa position géographique sur l’île et de son âge. Sa période de rut dure de la mi-juillet à la fin août. Le mâle peut atteindre de 150 à 180 kg soit entre 330 et 400 livres. Ses bois sont denses, lourds et peuvent atteindre plus de 40 pouces de largeur. La repousse débute en mars pour arriver à maturité vers la fin mai. Son pelage varie du brun clair au brun très foncé.
Environ 70 000 cerfs Rusa peuplent l’île Maurice et environ 15 000 d’entre eux sont prélevés annuellement par les chasseurs.
Comme il n’y a pas d’autre prédateur que l’homme sur l’île, la chasse y devient donc essentielle à la survie et à la conservation de l’espèce. Environ 70 000 cerfs peuplent l’île et environ 15 000 animaux sont prélevés chaque année afin de garder cet équilibre. La viande de cerf est très saine et faible en gras. Cette viande est consommée par toutes les communautés de l’île. De ce fait, cela en fait une source de nourriture pour toute la population. À cette fin, les chasseurs pourront aussi prélever de vieilles femelles qui n’ont pas de faon et de jeunes biches d’un an et demi qui ne sont pas encore fertiles.
La chasse en battue se fera en règle générale le matin où les chiens et leurs rabatteurs, fort de leur Tchoula, ainsi appelé à cause des cris des rabatteurs délogeront les animaux des bois. Vous serez installé dans un mirador où une belle ouverture sur la prairie vous donnera le temps nécessaire pour un tir de qualité. Vous préférez la chasse à l’approche? Celle-ci se fera en fin de journée, à l’heure où les animaux quittent la sécurité des forêts denses pour gagner les plaines et paître en toute confiance. Il vous en coutera environ $3500 pour récolter un cerf trophée mesurant entre 27 et 34 pouces.
Vous voulez encore prolonger l’expérience? Il y a aussi sur l’île une forte population de cochon marron, un petit sanglier sauvage. Sa croissance est rapide au point où il est une nuisance s’il n’est pas chassé.
Récolte d’un cochon marron lors du séjour de l’auteure sur l’Île Maurice.
Récolte d’un cochon marron lors du séjour de l’auteure sur l’Île Maurice.
Vous aimeriez y faire une chasse aux petits gibiers? Votre guide pourra sans problème organier pour vous une chasse aux faisans, à la pintade, aux francolins gris ou encore aux lièvres, le tout se fera avec chien d’arrêt ou en battue.
Comment ne pas voyager sur une île sans parler de pêche? 2 possibilités s’offrent à vous; une pêche en pirogue (chaloupe) à l’intérieur de la barrière de coraux sur une mer d’un bleu turquoise absolument magnifique et peu agitée ou encore une pêche en haute mer à la traîne sur un plus gros bateau où vous pourrez tenter de capturer une des 6 espèces d’espadons présentes autour de l’île. Que vous optiez pour une ou l’autre des options, vous avez de très grandes chances d’être escortés par moment par des dauphins et des baleines de différentes espèces aussi présents tout autour de l’île.
La pêche est aussi possible lors d’un périple à l’Île Maurice. Si vous prenez le large vous avez de bonnes chances de croiser le fer avec une des 6 espèces d’espadons nageant dans les eaux environnant l’Île.
J’espère que cette chronique vous aura plu. Je voudrais remercier Jean-François de Rosnay de Hunting Mauritius jf@huntingmauritius.com
pour la belle expérience et les belles découvertes.
Au plaisir!