100% PASSIONNÉE
La trappe,
une passion au quotidien
Dès mon jeune âge, j’ai toujours trouvé frappante l’image du coureur des bois avec son casque de poils et sa grosse fourrure de loup sur l’épaule. Peu de femmes étaient représentées à l’époque, pourtant j’ai toujours été fascinée par le trappage. Je pêchais depuis quelques années déjà. Or, c’est le trappage qui m’a attiré dans le milieu et qui est devenu ma principale passion. Je suis une fanatique d’histoire et de survie depuis aussi loin que je me souvienne, donc indirectement, plusieurs de mes passions se sont rejointent. Tout le côté historique qui est relié au trappage m’intéresse. La traite des fourrures, le commerce avec les peuples autochtones, les coureurs des bois, la commercialisation, les changements versus aujourd’hui, etc. Il y a aussi le mode de vie « auto-suffisant » qui me parle beaucoup, pas nécessairement ici mais plus en région éloignée.
Un chalet dans les bois et une ligne de trappe à vérifier chaque jour, je serais la fille la plus heureuse. Quand j’ai commencé, je voyais beaucoup de trappeurs sur internet et dans les alentours de chez moi, attraper plusieurs coyotes dans leur saison de trappe. Je trouvais ça vraiment impressionnant et j’espérais tellement réussir à en attraper un moi aussi! N’ayant personne dans mon entourage à l’époque qui trappait, j’ai appris par moi-même à partir de la base. Surtout par essais/erreurs. Beaucoup d’erreurs au début mais l’apprentissage ça passe par là. Mon objectif était d’attraper uniquement des coyotes.
Ma première année a été remplie de bons et mauvais moments et j’ai attrapé d’autres espèces comme un renard, un raton laveur et des moufettes par le biais de mes collets. J’ai aussi perdu un beau coyote. J’étais déçue et c’est peu dire. Lorsqu’on débute, nous commettons parfois des erreurs sans s’en rendre compte mais en bout de ligne c’est cette petite erreur qui aura tout changé. J’ai travaillé au fil du temps à comprendre et reconnaitre les erreurs que j’avais pu faire dans le passé et à ne plus les reproduire.
Puis un jour est venu, où en allant visiter un de mes sites, j’ai eu la plus belles des surprises. Mon premier coyote! Wow j’étais tout simplement sans mot. Je criais de joie! J’étais et je suis encore tellement fière d’avoir réussi à faire ça toute seule. Quand on veut, on peut. Le premier, je vais m’en souvenir toute ma vie. Mes captures suivantes m’ont marquée aussi c’est bien certain, cependant rien n’a pu égaler ce matin- là!
Au fil du temps, le rêve est devenu réalité, je trappe depuis maintenant quelques années et les résultats y sont, mais j’ai persévéré et je n’ai jamais lâché. C’est pourquoi, si vous voulez devenir un bon trappeur ou une bonne trappeuse vous aussi, il vous faudra redoubler de patience, avoir beaucoup de détermination et y mettre tous les efforts! Il y a le territoire qui y est aussi pour quelque chose, donc de la prospection ne fait jamais de tort. Dans mon cas, j’utilise des caméras à l’année, donc cela aide grandement à découvrir certaines « passes » naturelles dans lesquelles ils circulent.
Trappant uniquement le coyote ou presque, j’utilise seulement des collets d’une grosseur de 38 pouces avec des barrures micro-cam lock et des S-Hook. Le S-Hook permet aux bêtes non désirées de se libérer (exemple un chevreuil ou un orignal). Cette année, j’ajoute des barrures Seneker aussi à presque tous mes collets qui ne sont pas déjà en place. Un de mes trucs est de laisser ma broche sur l’arbre et de seulement l’ouvrir/fermer en début et fin de saison. Je fixe mes collets aux arbres avec de la broche galvanisée no 11. Certains utilisent de la broche no 9 aussi, les deux font bien, chaque trappeur découvre par lui-même sa technique de prédilection et sa manière de les installer à son goût.
Depuis les deux dernières années, j’ai manipulé plus de pièges en X pour le pékan et le raton laveur. Il y en a en bonne quantité sur les terres où je vais trapper et j’en ai déjà quelques-uns d’attrapés. Le raton laveur est une belle entrée en matière, lorsqu’on veut se faire la main pour écorcher nous-même nos bêtes. Car ça aussi, c’est une étape super importante.
Il est autant important de savoir les attraper que de savoir préparer les fourrures correctement. Déjà que les prix ne sont pas à leurs meilleurs, si les gens envoient des fourrures de plus basse qualité, cela ne fait que nuire encore plus à la situation. Il y a plusieurs méthodes pour tanner une peau, que ce soit avec des produits chimiques ou de manière artisanale.
Cela demande habituellement un bon espace de travail et de bons équipements.
J’aurai la chance de vous en reparler plus en profondeur dans une prochaine chronique. Je suis loin d’être une experte mais il me fait plaisir de partager mes connaissances avec vous et de vous faire découvrir ma passion.