Par </br>RICHARD MONFETTE

Par
RICHARD MONFETTE

100% PÊCHE

Choisir son fil

Si vous êtes débutant ou pêcheur occasionnel, lorsque vous vous présentez devant l’étalage de fil à pêche chez votre marchand de chasse et pêche, il se peut que vous vous sentiez un peu perdu. Toutes ces bobines et ces boites de différentes couleurs se ressemblent et faire un choix judicieux n’est pas nécessairement simple. Voici donc quelques conseils pour y voir plus clair.

En gros, on peut dire qu’il existe quatre types de fil différents vendus sur le marché. Le bon vieux monofilament qui existe depuis la nuit des temps, le fluorocarbone, le fil tressé et le fil fusionné. Chacun a ses qualités et ses défauts et c’est ce que nous allons voir dans les prochaines lignes

Le monofilament

Comme son nom l’indique, ce fil est fabriqué d’un seul brin de nylon. Il est peu visible dans l’eau et grâce à son élasticité il absorbe bien les soubresauts d’une belle prise lors d’un combat. Par contre, cette élasticité le rend peu sensible à la détection des touches subtiles de poissons méfiants. Il a aussi beaucoup de mémoire et il a tendance à se vriller facilement. Comme il est flottant, beaucoup de pêcheurs l’apprécient pour la pêche en surface. Personnellement, je l’utilise presque exclusivement pour la pêche au doré à la dandinette à très faible profondeur car comme il a beaucoup d’élongation il me permet de ferrer avec vigueur sans craindre de bris de fil ou encore de simplement arracher le leurre de la gueule des poissons. Comme il est peu dispendieux, il demeure un bon choix pour les pêcheurs occasionnels.

Il existe aussi une version améliorée du monofilament appelée copolymère. Il est fabriqué de 2 ou plusieurs brins de nylon ce qui en fait un fil qui s’étire un peu moins et qui a une meilleure résistance à l’abrasion que le monofilament.

En raison de sa grande flottabilité, plusieurs pêcheurs utilisent le monofilament pour la pêche avec des leurres de surface.

Le fluorocarbone

Comme le monofilament, il est fabriqué d’un seul brin. Toutefois puisque les molécules de fluocarbone sont assemblées de manière plus serrée que le mono on obtient un fil plus dense, plus résistant à l’abrasion, mais aussi plus gros en diamètre pour une résistance donnée. Par contre, il est complètement invisible dans l’eau et il est callant. De mon côté, je l’utilise exclusivement comme bas de ligne pour mes différentes cannes équipées de fil tressé dont il sera question un peu plus loin. J’emploie normalement un bas de ligne de la longueur de ma canne à pêche et comme il est totalement invisible dans l’eau j’utilise habituellement une résistance un peu plus grande que je le ferais avec du mono (exemple du 8 lb au lieu du 6 lb) ce qui facilite la réalisation des nœuds car le fluoro est un peu plus capricieux que le mono à ce chapitre et il faut toujours abondamment mouiller le fil avec sa salive et prendre bien son temps lorsqu’on serre ce dernier.

Comme il est callant, très résistant à l’abrasion et totalement invisible, certains pêcheurs spécialistes remplissent quelques-uns de leurs moulinets avec ce fil pour toutes les techniques qui nécessitent une présentation subtile et près du fond. Par contre, comme il est raide, qu’il a beaucoup de mémoire et qu’il n’est pas facile à lancer je ne le conseille pas au pêcheur peu expérimenté ou occasionnel.

Que ce soit avec le fil de fluorocarbone ou le monifilament, il est toujours très important de bien humecter le fil avant de serrer les nœuds.

 

Le fil tressé

Le fil tressé est composé de plusieurs brins (généralement entre 4 à 8) entrelacés pour n’en former qu’un seul. Il est extrêmement fin et sensible.

Lorsque ce fil, fabriqué de plusieurs brins entrelacés, est apparu sur le marché et qu’il est devenu populaire, ce fut une véritable révolution pour la pêche. Je me souviens encore de la première fois que j’ai essayé ce fil pour la pêche au doré. J’étais complètement déstabilisé par la quantité d’informations qui se rendaient jusque dans ma main. Je sentais ma dandinette cogner le fond de manière si intense que j’avais même tendance à ferrer instinctivement dans le vide. Mais après une courte adaptation je peux vous assurer que mon taux de ferrage réussi monta en flèche…

Bref la plus grande qualité de ce fil est définitivement son élongation nulle qui le rend extrêmement sensible et très efficace pour faire pénétrer les hameçons dans la gueule du poisson. Il est également extrêmement fin pour une résistance donnée (exemple un fil tressé de 20 lb possède le diamètre d’un monofilament de 6 lb), ce qui permet d’emmagasiner plus de fil sur la bobine du moulinet. De plus, comme il n’a pas de mémoire, il est facile et très agréable à lancer et récupérer. Dernier point, comme il est très sensible, il compense souvent pour une canne molle en améliorant la sensibilité et le pouvoir de ferrage de cette dernière.

Le fil tressé se prête particulièrement à une pêche à la dandinette à la verticale car il permet de bien sentir la nature du fond et les touches.

En contrepartie, il est un peu plus difficile à nouer et à ce chapitre j’aime bien utiliser le nœud palomar pour attacher mes leurres (voir illustration 1 ci-dessous). Il est aussi très visible pour les poissons en eau clair et c’est pour cette raison que tous mes moulinets qui contiennent du fil tressé sont terminés d’une longueur d’environ 2 m de fluorocarbone qui est rappelons le totalement invisible. Pour joindre le fil tressé au fluoro, il faut toutefois utiliser un nœud de jonction spécial appelé uni à uni que vous pouvez voir dans l’illustration 2 ci-dessous. Comme défaut, il est également moins résistant à l’abrasion que les autres fils d’où l’importance d’ajouter un bas de ligne. Enfin, il est aussi beaucoup plus dispendieux que le mono, mais par contre il est infiniment plus durable que celui-ci qui se dégrade souvent en moins de 2 ans surtout lorsqu’il est exposé à la lumière. Sincèrement, j’ai des moulinets équipés du même fil tressé depuis plus de cinq ans et il est encore en très bonne condition. Donc même s’il est souvent 3 fois plus chers que le mono, il faut voir son achat comme un investissement à long terme…

Illustration 1 : nœud Palomar

Illustration 2 : nœud uni à uni (joindre un fil tressé à un fluorocarbone ou monofilament)

Le fil fusionné

Il s’agit en fait d’un fil tressé à plusieurs brins ayant été fusionné par la chaleur pour n’en former qu’un seul. Il est plus lisse que le fil tressé et légèrement plus gros en diamètre même s’il est tout de même beaucoup plus fin que le monofilament. Comme le tressé, son élongation est pratiquement nulle et il est également très sensible. Bien qu’il soit facile à lancer en raison de la douceur de sa surface, il possède tout de même une certaine mémoire contrairement au tressé. Comme le procédé de fusion de ce fil est plus rapide que celle permettant la fabrication d’un fil tressé, ils sont habituellement un peu moins dispendieux que ces derniers. Il s’agit aussi d’un fil beaucoup plus visible que le mono ou le fluoro. Mais même si ce n’est pas un mauvais fil, personnellement je préfère nettement utiliser le fil tressé. Le Fireline de la maison Berkley est certainement le plus connu de cette catégorie de fil.

Mot de la fin

Chacun des fils mentionnés ici peuvent vous permettent de prendre du poisson. Si vous êtes un pêcheur occasionnel, le bon vieux monofilament peu dispendieux fera certainement l’affaire et vous permettra de prendre votre lot de poissons. Toutefois, si vous me demandez quel est le meilleur fil que vous pourriez utiliser et bien je ne peux que vous répondre le fil tressé terminé par un bas de ligne en fluorocarbone. C’est à mon avis l’équipement ultime pour les situations de pêche plus difficiles tout en étant évidemment encore plus efficace lorsque les poissons sont en chasse. 

Retour en haut