CANARDS BRANCHUS

Texte et photos :</br>MICHEL LA HAYE

Texte et photos :
MICHEL LA HAYE

Michel La Haye | Sauvaginemlh.com | Facebook

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« Pas toujours aussi facile qu’ils en ont l’air ! »

De plus en plus abondant, le canard branchu contribue davantage que dans le temps à remplir la gibecière des sauvaginiers. Parfois très facile à récolter, d’autres fois, un vrai casse-tête aux sauvaginiers, ce petit canard discret préfère les petits cours d’eau ou les fonds de baies herbeuses pour se nourrir et passer la nuit. 

Cet article de fond vous renseignera sur les tactiques à utiliser pour chasser cette espèce de petit canard en début de saison alors qu’ils sont encore abondants.  Il est question ici des sujets classiques concernant la chasse à la sauvagine, soit de l’approche de prospection, du choix du site de chasse, de l’installation  de la cache, des appelants, des tactiques de chasse, incluant les appels, des munitions et du tir, bonne lecture.

Approche de prospection et emplacement de la cache

Les canards branchus aiment bien les petits fruits du cenellier tel qu’illustré sur la photo.

Croyez-le ou non, mais ce canard, qui aime se percher sur les troncs et les branches d’arbre, ingère des glands de chêne et plusieurs sortes de petits fruits, dont le cenellier, bien illustré sur la photo à gauche dans un de mes meilleurs sites de chasse à cette espèce. 

Croyez-le ou non, mais ce canard, qui aime se percher sur les troncs et les branches d’arbre, ingère des glands de chêne et plusieurs sortes de petits fruits, dont le cenellier, bien illustré sur la photo ci-dessus dans un de mes meilleurs sites de chasse à cette espèce. 

Non, je n’invente rien, même si je suis un conteur redoutable, plusieurs de mes amis sauvaginiers et moi avons déjà retrouvé ces aliments dans les jabots de branchus récoltés tôt en saison.  Ne me demandez pas comment les glands sont ensuite écrasés dans le gésier, je ne le sais pas, mais il est très fréquent de voir des branchus parcourir la rive de petits cours d’eau bordée par des chênes et des arbres fruitiers à la recherche de ces aliments!  Ce sont ces endroits que vous devez rechercher ainsi que les élargissements des petits cours d’eau dans lesquels les branchus préfèrent passer la nuit comme sur la photo à droite.

Non, je n’invente rien, même si je suis un conteur redoutable, plusieurs de mes amis sauvaginiers et moi avons déjà retrouvé ces aliments dans les jabots de branchus récoltés tôt en saison.  Ne me demandez pas comment les glands sont ensuite écrasés dans le gésier, je ne le sais pas, mais il est très fréquent de voir des branchus parcourir la rive de petits cours d’eau bordée par des chênes et des arbres fruitiers à la recherche de ces aliments!  Ce sont ces endroits que vous devez rechercher ainsi que les élargissements des petits cours d’eau dans lesquels les branchus préfèrent passer la nuit comme sur la photo ci-dessous.

Les élargissements des petites rivières sont des endroits propices pour chasser le branchu.

Vous les trouverez perchés en grand nombre, après le petit matin, non loin des sites d’alimentation.  Vous avez alors deux choix, vous installer près des aires de nourrissage et faire votre chasse tôt à l’aube ou bien plus tard en avant midi.

Bien entendu, le branchu répond bien au site appâté avec du maïs et d’autres céréales, mais les fruits sauvages et glands de chêne sont ingérés durant tout l’automne. Après la période permise de nourrissage, ils retourneront invariablement vers les sources de nourritures naturelles !

Les milieux fréquentés sont touffus et la végétation arbustive, émergente et aquatique est souvent très dense. Outre dans leurs perchoirs de prédilection, ces petits canards sont difficiles à apercevoir à partir des routes bordant les petits cours d’eau. Vous pouvez tenter une prospection tôt le matin, mais ces canards ont le don de voler en rase-motte sur de longues distances ce qui complique le repérage de leur lieu de gagnage. La meilleure manière de comprendre l’utilisation de l’habitat par ces canards est de parcourir le cours d’eau à différents moments de la journée, soit à gué, à partir de la rive ou au moyen d’un petit canot léger comme celui de la photo à droite.  Avec une petite embarcation, vous allez parcourir beaucoup de terrain facilement, sans trop d’effort, dénicher les différentes aires de concentrations, les dortoirs, etc. et probablement trouver des accès par la terre ferme et l’emplacement idéal pour installer une cache!

Vous les trouverez perchés en grand nombre, après le petit matin, non loin des sites d’alimentation.  Vous avez alors deux choix, vous installer près des aires de nourrissage et faire votre chasse tôt à l’aube ou bien plus tard en avant midi.

Bien entendu, le branchu répond bien au site appâté avec du maïs et d’autres céréales, mais les fruits sauvages et glands de chêne sont ingérés durant tout l’automne. Après la période permise de nourrissage, ils retourneront invariablement vers les sources de nourritures naturelles !

Les milieux fréquentés sont touffus et la végétation arbustive, émergente et aquatique est souvent très dense. Outre dans leurs perchoirs de prédilection, ces petits canards sont difficiles à apercevoir à partir des routes bordant les petits cours d’eau. Vous pouvez tenter une prospection tôt le matin, mais ces canards ont le don de voler en rase-motte sur de longues distances ce qui complique le repérage de leur lieu de gagnage. La meilleure manière de comprendre l’utilisation de l’habitat par ces canards est de parcourir le cours d’eau à différents moments de la journée, soit à gué, à partir de la rive ou au moyen d’un petit canot léger comme celui de la photo ci-dessous.  Avec une petite embarcation, vous allez parcourir beaucoup de terrain facilement, sans trop d’effort, dénicher les différentes aires de concentrations, les dortoirs, etc. et probablement trouver des accès par la terre ferme et l’emplacement idéal pour installer une cache!

Genre de petit canot parfait pour faire de la prospection en vue d’une chasse au canard branchu.

Comme les branchus fréquentent souvent les mêmes sites d’une année à l’autre, il est possible d’installer des caches permanentes comme celle apparaissant sur cette photo.

Ah oui, un bon truc pour dénicher des branchus, ayez les oreilles et les yeux ouverts; souvent vous entendrez le sifflement plaintif des branchus sans les voir décoller, mais une rive pleine de pistes, de l’eau brouillée et des petites plumes bleutées et grises flottant à la surface vous indiqueront exactement où se trouvaient les fugitifs avant de décoller au loin! Cela nous amène vers le second sujet de ce bloc, le choix du site de chasse.

En effet, comme mentionné ci-dessus, vous opterez pour deux approches de chasse à des sites différents, ceux nourriciers fréquentés tôt le matin et les « dortoirs » de jour. Les arbres fruitiers et les chênes ayant une longévité dépassant 10 voire 25 ans, vous remarquerez que certains sites sont fréquentés chaque année, c’est l’endroit pour installer une cache permanente comme sur la photo à gauche bien camouflée par la végétation environnante. Laisser toujours un peu d’espace entre le bord de la cache et le plan d’eau, cela favorisera la reprise de la végétation et votre cache deviendra parfaitement invisible comme sur la photo, j’ai trouvé cette cache en parcourant le cours d’eau, et ma foi, je l’ai vu à la toute dernière minute.

Ah oui, un bon truc pour dénicher des branchus, ayez les oreilles et les yeux ouverts; souvent vous entendrez le sifflement plaintif des branchus sans les voir décoller, mais une rive pleine de pistes, de l’eau brouillée et des petites plumes bleutées et grises flottant à la surface vous indiqueront exactement où se trouvaient les fugitifs avant de décoller au loin! Cela nous amène vers le second sujet de ce bloc, le choix du site de chasse.

En effet, comme mentionné ci-dessus, vous opterez pour deux approches de chasse à des sites différents, ceux nourriciers fréquentés tôt le matin et les « dortoirs » de jour. Les arbres fruitiers et les chênes ayant une longévité dépassant 10 voire 25 ans, vous remarquerez que certains sites sont fréquentés chaque année, c’est l’endroit pour installer une cache permanente comme sur la photo ci-dessus bien camouflée par la végétation environnante. Laisser toujours un peu d’espace entre le bord de la cache et le plan d’eau, cela favorisera la reprise de la végétation et votre cache deviendra parfaitement invisible comme sur la photo, j’ai trouvé cette cache en parcourant le cours d’eau, et ma foi, je l’ai vu à la toute dernière minute.

Vous pouvez aussi aider votre cause en ajoutant les fameuses cabanes-nichoirs à branchu et en abattant les arbres malades ou dépéris qui feront d’excellents perchoirs à branchu, celui montré sur la photo à droite est très productif!  En effet, des branchus viennent pour s’y percher durant tout l’avant-midi lorsque j’y chasse.

Vous pouvez aussi aider votre cause en ajoutant les fameuses cabanes-nichoirs à branchu et en abattant les arbres malades ou dépéris qui feront d’excellents perchoirs à branchu, celui montré sur la photo suivante est très productif!  En effet, des branchus viennent pour s’y percher durant tout l’avant-midi lorsque j’y chasse.

Comme on le verra dans le bloc sur le tir, les branchus ont un vol erratique style « papillon », on installera alors la cache de manière à avoir le vent dominant de la région dans le dos pour pallier cette difficulté. Il vous sera bien plus facile d’abattre des branchus entrant vent de face que de tenter votre chance avec des fuyards papillonnant vent de dos !

Genre d’arbre mort utilisé par les canards branchus comme perchoir durant la journée.

Appelants et appels

Les branchus se retrouvent souvent en compagnie de d’autres espèces de canards barboteurs comme le démontre ce beau tableau de chasse de l’auteur.

Je chasse rarement le branchu en n’utilisant que des appelants de cette espèce, pourquoi ?  Bien, primo, ils sont souvent en compagnie de canards malards et noirs, comme illustré sur la photo ci-contre  et secundo, je  trouve que ces petits appelants sont peu visibles et n’attirent pas les autres espèces.

Je chasse rarement le branchu en n’utilisant que des appelants de cette espèce, pourquoi ?  Bien, primo, ils sont souvent en compagnie de canards malards et noirs, comme illustré sur la photo ci-dessus  et secundo, je  trouve que ces petits appelants sont peu visibles et n’attirent pas les autres espèces.

Les branchus se retrouvent souvent en compagnie de d’autres espèces de canards barboteurs comme le démontre ce beau tableau de chasse de l’auteur.

Cependant, les branchus vont toujours se jeter avec leurs congénères s’ils ont assez de place pour le faire. L’installation consiste donc en un mélange de barboteurs, dont les branchus, mais avec suffisamment de place pour que ces derniers puissent se jeter sans encombre avec leurs semblables en évitant un peu les autres espèces de canards. Remarquez cet espacement sur la photo ci-contre avec quelques appelants de branchu près de la rive et d’autres au centre du cours d’eau suivis d’un long trou (cercles rouges) sans aucun appelant. 

Cependant, les branchus vont toujours se jeter avec leurs congénères s’ils ont assez de place pour le faire. L’installation consiste donc en un mélange de barboteurs, dont les branchus, mais avec suffisamment de place pour que ces derniers puissent se jeter sans encombre avec leurs semblables en évitant un peu les autres espèces de canards. Remarquez cet espacement sur la photo ci-dessous avec quelques appelants de branchu près de la rive et d’autres au centre du cours d’eau suivis d’un long trou (cercles rouges) sans aucun appelant. 

Exemple d’une disposition d’appelants mixtes efficace pour la chasse au canard branchu. Les cercles rouges représentent des espaces permettant aux branchus de se poser.

Exemple d’une disposition d’appelants mixtes efficace pour la chasse au canard branchu. Les cercles rouges représentent des espaces permettant aux branchus de se poser.

N’hésitez pas à utiliser des appelants pleines couleurs comme le mâle sur la photo ci-contre, les adultes sont déjà colorés à la fin de septembre et j’ai remarqué qu’ils semblent apprécier les appelants arborant toutes les teintes propres aux individus des deux sexes de cette espèce.

N’hésitez pas à utiliser des appelants pleines couleurs comme le mâle sur la photo ci-dessous, les adultes sont déjà colorés à la fin de septembre et j’ai remarqué qu’ils semblent apprécier les appelants arborant toutes les teintes propres aux individus des deux sexes de cette espèce.

Appelant de canard branchu mâle arborant toutes ses couleurs nuptiales.

Appelant de canard branchu mâle arborant toutes ses couleurs nuptiales.

Les appels, franchement, pour moi l’appel du canard branchu demeure un vrai mystère ! Parfois, il faut les appeler comme un fou furieux au moyen d’un appeau imitant leur cri plaintif pour les faire venir au plan. Au contraire, très souvent, le mot d’ordre est le silence pour avoir des tirs à des très courtes distances, si vous connaissez la solution à cette énigme, je serais ravi que vous m’en fassiez part, car je brûle d’envie de la connaître ! Le plus souvent, j’appelle avec mon appeau imitant une femelle de canard malard, doucement, sans trop de volume ni de vitesse, et ça fonctionne la plupart du temps. 

En fin de compte, le mieux est d’être exactement où ces petits bolides têtus veulent se regrouper, car il m’est arrivé à quelques reprises de voir des branchus se jeter juste un peu hors portée sans pouvoir ne rien y faire outre que se réinstaller au site prisé ce matin-là. En contrepartie, comme mentionné ci-dessus, certains sites accueillent invariablement un bon nombre d’individus année après année, une prospection sérieuse et couvrant beaucoup de terrain vous permettra de dénicher ces petits coins de paradis à branchus !

Munition et tir

Je qualifierais le vol des branchus comme étant chancelant et incertain, pourtant ce sont de vrais acrobates passant au travers branches et fourrés sans trop de problèmes ! Retournez voir la photo de cache plus haut et notez l’étroitesse du passage à gauche de la cache.  Bien, j’ai fait décoller des branchus à cet endroit qui se sont faufilés dans ce passage sans aucun problème !   Je vous conseille un étranglement assez ouvert et des grenailles de petite dimension, no 4, voire 5 ou mieux 6.  Certains fusils semi-automatiques fonctionnent mal avec de petites charges de poudre, je préfère utiliser une arme à action plus rapide répondant bien à ce type de munition légère soit un bon vieux fusil juxtaposé ou les modernes superposés, vous avez le choix, beaucoup de maisons offrent ce type d’arme aujourd’hui.

Comme je le mentionnais plus haut, les branchus passent parfois sans ralentir du tout au-dessus du plan! Les classiques entraînements au skeet ou au lancer de pigeon rectiligne ne vous prépareront pas adéquatement, croyez-en ma parole! Des pratiques « maisons » avec des lancers perpendiculaires à votre position et des parcours de sporting clay vous y prépareront bien mieux ! Vous ferez souvent feu sur des bolides filant à vive allure à moins de 15 m de votre position ou bien se jetant brusquement dans vos appelants sans prévenir ! Ah oui, je ne sais pas trop par quelle magie, mais les branchus sont capables de décoller le vent de dos et de repartir illico après s’être jetés sans perdre une microseconde ! Pour chasser le branchu, il faut donc être vif, aux aguets et se coucher de bonne heure la veille pour être en forme le lendemain !

Mot de la fin

La chienne de l’auteur « Pearl » tenant un canard branchu récolté l’an dernier. Le petit volatile complétait la limite journalière.

Soyez des sauvaginiers responsables, le branchu se chasse dans des endroits très touffus, style « Vietnam » avec beaucoup de végétation dans et autour du cours d’eau, utilisez un bon chien rapporteur pour éviter tout gaspillage ! Et pas n’importe quel chien, ça prend un rapporteur costaud, en forme et bien entrainé au rapport à l’aveugle, car les branchus sont plus coriaces qu’ils en ont l’air et les blessés peuvent parcourir beaucoup de chemin en peu de temps ! Sur la photo ci-contre pose ma belle « Pearl » du chenil Richelieu Retriever de mon grand ami Éric Duhamel tenant fièrement le sixième de cette chasse aux branchus que j’ai faite en duo avec elle pour les fins de cet article. Sur ce, bonne chasse aux petits bolides colorés !

Soyez des sauvaginiers responsables, le branchu se chasse dans des endroits très touffus, style « Vietnam » avec beaucoup de végétation dans et autour du cours d’eau, utilisez un bon chien rapporteur pour éviter tout gaspillage ! Et pas n’importe quel chien, ça prend un rapporteur costaud, en forme et bien entrainé au rapport à l’aveugle, car les branchus sont plus coriaces qu’ils en ont l’air et les blessés peuvent parcourir beaucoup de chemin en peu de temps ! Sur la photo ci-dessus pose ma belle « Pearl » du chenil Richelieu Retriever de mon grand ami Éric Duhamel tenant fièrement le sixième de cette chasse aux branchus que j’ai faite en duo avec elle pour les fins de cet article. Sur ce, bonne chasse aux petits bolides colorés !

La chienne de l’auteur « Pearl » tenant un canard branchu récolté l’an dernier. Le petit volatile complétait la limite journalière.

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