Maskinongé

Texte et photos </br>RICHARD MONFETTE

Texte et photos
RICHARD MONFETTE

Conseils pour partir du bon pied*

*Cet article s’adresse aux pêcheurs qui voudraient tenter un nouveau défi en pêchant les maskinongés trophées qui nagent dans les eaux du fleuve Saint-Laurent et de ses tributaires et de quelques grands lacs intérieurs. Pour ce qui est de la pêche au maskinongé dans les plus petits plans d’eau où les spécimens sont de taille généralement inférieure à 5 kg, l’équipement nécessaire s’apparente davantage à la pêche au brochet.

Le Maskinongé avec un grand M. Notre plus grand prédateur d’eau douce pouvant atteindre, dans certains plans d’eau des tailles surréalistes, représente probablement le défi par excellence du pêcheur. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que plusieurs amateurs américains le surnomme le poisson aux 10 000 lancers. Toutefois ne vous découragez pas, car bien que le maskinongé soit effectivement un poisson qui demande patience et persévérance pour le déjouer régulièrement, on est quand même très loin des 10 000 lancers pour espérer en faire la capture. Bien que…  Si vous êtes mal équipé et que vous ne pêchez pas de la bonne manière et aux bons endroits cet adage pourrait peut-être devenir la réalité pour vous… Voici donc ce que vous devez savoir pour partir du bon pied à la pêche au maski.

Une anecdote

C’est, comme plusieurs pêcheurs, en taquinant une autre espèce que j’ai capturé mon premier maskinongé. Je me souviens comme si c’était hier de cette journée mémorable du 2 juillet 1986…. Équipé avec une canne à lancer léger de puissance et d’action moyenne d’une longueur de 6 ½ pi et d’un fil en monofilament de 8 lb de résistance, je taquinais le doré avec un harnais à ver sur le lac des Deux-Montagnes en m’assurant de bien gratter le fond. Tout à coup une petite perchaude s’accroche à mon harnais et je m’empresse de la récupérer. Alors que la pauvre petite fait littéralement du surf à la surface de l’eau, un immense poisson perce l’onde et l’avale avant de disparaître. Instantanément mon moulinet se met à se plaindre alors que le fil en sort à la vitesse grand V. Le choc de la surprise passée, je reprends mes sens et suis attentivement la progression et les déplacements du géant. Comme mon équipement ne fait tout simplement pas le poids face à cet adversaire inattendu, j’impose une pression minimale sur le gros poisson qui finit par se mettre à nager presque nonchalamment dans le chenal dans lequel je me retrouve. Je le suis lentement à l’aide du moteur tout en m’approchant graduellement. Il semble nager entre deux eaux et le manège dure un bon 20 minutes avant que j’aperçoive enfin le large dos du mastodonte presque immobile en surface. Je n’en reviens pas, mais il semble de plus en plus possible que je réussisse à m’approcher suffisamment du gros maski pour le passer à l’épuisette. Par chance cette dernière est de bonne dimension et surtout très profonde.

En arrivant à la hauteur du poisson je lâche carrément ma canne et d’un même geste je réussis à faire pénétrer presque tout l’énorme ésocidé dans le filet tout en le soulevant et le faisant passer par-dessus le bord de l’embarcation. C’est à ce moment que le poisson, auparavant pratiquement endormi, se réveilla et se mit à se contorsionner dans tous les sens brisant l’arceau de mon filet. Je dû m’assoir sur l’énorme maskinongé pour le maîtriser et c’est de cette manière avec un grand sourire accroché à mes lèvres que ma journée de pêche prit fin. J’étais fou de joie à l’idée de prendre le chemin du retour pour aller montrer ma plus grosse prise à vie (à cette époque) à mes proches… Un poisson d’un poids de 33 lb et d’une longueur de 52 po qui trône encore aujourd’hui à l’entrée de ma pièce consacrée à mes équipements et mes souvenirs de chasse et pêche. J’en fus quitte pour attraper la piqûre et devenir durant de nombreuses années un chasseur de maski.

Le maskinongé et la loi

-On peut garder les maskinongés de 111 cm (43,7 po) et plus dans la partie du fleuve Saint‑Laurent qui se situe dans la zone 8, y compris les eaux suivantes : le lac Saint‑Louis, les rapides de Lachine, le bassin de La Prairie, la rivière des Mille Îles, la rivière des Prairies, le lac des Deux Montagnes, la partie de la rivière des Outaouais située dans la zone 8.

-Pour ce qui est du lac Saint-François, on peut garder les maskinongés de 137 cm (54 po) et plus.

-Dans le cas de la rivière des Outaouais (sur toute sa longueur du barrage de Carillon jusqu’à Ville-Marie dans le Témiscamingue) on peut garder les maskinongés de 137 cm (54 po) et plus.

Canne et moulinet

Dans l’anecdote précédente, je ne m’attendais évidemment pas à prendre un poisson de cette taille avec l’ensemble que j’utilisais. Bien que le résultat se soit terminé positivement, dans la plupart des cas capturer un poisson d’une telle taille avec un équipement aussi léger a de grande chance de se terminer par un bris de fil ou même de canne. De plus, comme nous n’avons aucun contrôle sur le poisson, très souvent, le combat s’éternise ce qui diminue grandement les chances de pouvoir remettre le poisson à l’eau en bonne santé, ce dernier ayant trop dépensé d’énergie lors du combat. À ce chapitre, il faut savoir que les règles concernant la longueur des prises que l’on peut garder sont strictes et que plusieurs des captures que vous ferez devront obligatoirement être graciées (voir bloc maskinongé et la loi). Et de toute façon les maskinongés légaux sont énormes et très vieux (souvent plus de 15 ou même 20 ans) et méritent de se faire remettre à l’eau.

Donc  lorsque l’on désire vraiment s’attaquer à la pêche au maskinongé de grande taille, on ne doit pas lésiner sur la puissance de l’équipement. L’idée ici consiste à abréger le plus possible la durée des combats pour, comme mentionné précédemment, pouvoir rapidement remettre notre prise à l’eau. Personnellement, j’aime bien les cannes à lancer lourd d’environ 7 pi à 7 pi ½ dotées d’une puissance extra lourde (extra heavy) et d’une action rapide (fast). Il faut toutefois garder en tête que les cannes plus courtes avec les mêmes caractéristiques seront plus rigides alors que les plus longues seront un peu plus flexibles et plus agréables à utiliser à la traîne. Pour la pêche à la traîne, certains pêcheurs réputés choisissent même des cannes de 8 ou 9 pi, très puissantes mais un peu plus flexibles ce qui permet d’absorber les soubresauts des gros maskis au moment de l’attaque et durant le combat.

L’auteur aime bien les cannes à lancer lourd d’environ 7 pi à 7 pi ½ dotées d’une puissance extra lourde «extra heavy» et d’une action rapide «fast», équipées d’un moulinet de type rond pouvant emmagasiner une bonne quantité de fil tressé de 65 à 80 lb. Remarquez aussi le support de canne ultra robuste de la compagnie Down East.

Pour le moulinet, j’aime bien les modèles à lancer lourd de type rond (bien que certains modèles à profil bas puissent convenir) pouvant contenir une bonne quantité de fil tressé de 65 à 80 lb (plus de 125 verges). Ça peut paraître être beaucoup de puissance, mais n’oubliez pas que le but demeure de limiter la durée des combats pour pouvoir remettre à l’eau ces gros poissons. Le fil tressé étant sans élongation, il permet de bien faire pénétrer les gros hameçons dans la gueule de ces géants et de ramener rapidement le poisson vers l’embarcation. Il est aussi beaucoup plus fin pour une résistance donnée et permet d’emmagasiner plus de fil dans la bobine. Pour le moulinet, (même si ce n’est pas obligatoire) choisissez un modèle doté d’un cliquet permettant d’entendre le fil se dévider. C’est bien plaisant d’entendre ce son strident lors d’une attaque alors que le moulinet repose dans un porte-canne, sujet qui sera abordé plus loin. Voici quelques exemples de cannes et moulinets de différentes compagnies qui pourraient faire l’affaire pour affronter le maski selon votre budget. Vous devez vous attendre à débourser un minimum de 250 $ pour le moulinet et la canne et beaucoup plus si vous allez vers le haut de gamme :

-Moulinet Shimano Corvalus CVL 400 avec canne Sojourn Muskie

-Moulinet Okuma Convector 30D avec canne EVX Musky

-Moulinet Rapala Defiant avec canne Magnum Musky Rod

-Moulinet Abu Garcia C3 Series avec canne Veritas Toro

-Moulinet Shimano Calcuta 400B avec canne St.Croix Premier Musky

-Moulinet Quantum Nova 350 avec canne Ambush Casting

Pour ceux qui ne sont pas à l’aise de pêcher avec des lancers lourds, il est toujours possible d’utiliser un gros lancer léger lorsque vous pêchez au lancer (taille minimale du moulinet de 5000 et canne assortie de 6 à 7 ½ p d’action et de puissance lourde ou même extra lourde). Toutefois pour la pêche à la traîne, je ne vous le conseille pas. Les lancers légers, même de très gros formats, n’ont pas la résistance et la capacité de freinage pour résister à la tension créée par les gros leurres à maskinongé traînés à grande vitesse derrière l’embarcation ni pour résister aux attaques répétitives de ce grand prédateur.

Les bas de ligne

Évidemment pour pêcher un poisson doté de dents aussi tranchantes qu’un rasoir, il est indispensable d’ajouter un bas de ligne ultra robuste entre votre précieux leurre et votre fil principal. Longtemps, les bons vieux bas de ligne d’acier flexibles ont été utilisés par les pêcheurs de brochet et de maski et plusieurs les utilisent encore avec succès. Toutefois désormais les bas de ligne en fluorocarbone sont devenus la norme chez la plupart des spécialistes du maskinongé pour plusieurs raisons. Premièrement, contrairement à l’acier, ils sont discrets et pratiquement invisibles dans l’eau ce qui est un avantage lorsque celle-ci est plutôt claire. Ils sont aussi très flexibles et  résistants l’abrasion tout en blessant moins le poisson lorsque celui-ci tourne sur lui-même et s’enlace dans le bas de ligne. Pour la traîne on peut utiliser une longueur d’environ 48 po alors que pour la pêche au lancer les bas de lignes beaucoup plus courts (12 à 18 po) sont plus efficaces. La plupart des pêcheurs utilisent des bas de ligne entre 80 et 130 lb de résistance. Toutefois comme ils sont parfois difficiles à trouver au Québec vous devrez peut être les commander sur internet. Seaguar  et Berkley sont des exemples de compagnies produisant des bobines de fluorocarbone de plus de 80 lb permettant de monter ses propres bas de lignes (https://seaguar.com/freshwater/species-specific/abrazx-musky-pike-leader et https://www.berkley-fishing.com/collections/fluorocarbon-line).

Bobine de fil en fluorocarbone conçu pour fabriquer ses propres bas de ligne. En haut, le Vanish de Berkley et en bas, le Abrazx de Seaguar.

Bobine de fil en fluorocarbone conçu pour fabriquer ses propres bas de ligne. À gauche, le Vanish de Berkley et à droite, le Abrazx de Seaguar.

Leurres de base

Les vrais maniaques de la pêche au maskinongé qui  chassent ce poisson depuis de nombreuses années possèdent bien souvent des coffres de leurres impressionnants incluant une panoplie de modèles de différentes compagnies. Quand on pense que chacun de ces leurres vaut en moyenne 25 $ (et souvent beaucoup plus) on comprend rapidement que la pêche au maskinongé peut devenir une activité très onéreuse… Toutefois pour celui qui désire débuter sérieusement cette pêche je dirais qu’il est possible de se débrouiller avec quelques leurres classiques généralement assez faciles à dénicher dans le commerce ou via internet. Voici quelques suggestions

Jointed Beleiver 10 po

Probablement un des leurres de pêche à la traîne qui a permis la capture du plus de maskinongé en Amérique du Nord au cours des 30 dernières années. Même s’il est un peu moins populaire qu’auparavant, il est encore un leurre redoutable pour notre grand prédateur. On le traîne à bonne vitesse 5 à 8 km/h (3 à 5 mph) le long des herbiers et des structures. Il possède deux points d’attache, ce qui permet de le faire nager à différentes profondeurs. Personnellement je préfère nettement la version de 10 po articulée.

Swim Whizz 8 po

Un leurre qui m'a permis de prendre bon nombre de maskis à mes débuts. En fait il est très semblable au Beleiver de par sa forme et son action de nage. Il n’est toutefois pas vendu en aussi gros format que le Beleiver. Lorsque bien ajusté, il peut aussi être pêché à des vitesses élevées entre 5 et 6,5 km/h (3 et 4 mph). Il est disparu du marché pendant de nombreuses années, mais il est maintenant à nouveau disponible via internet.

Mepps Musky Killer Tandem

Un leurre parfait pour la pêche au lancer en bordure des herbiers ou des obstacles. Il est très facile à utiliser puisqu’on n’a qu’à le récupérer à vitesse variable. C’est le leurre qui m’a permis de prendre mon premier maski au lancer.

Suick 9 po

Un des leurres classiques les plus connus. Conçu à la base pour la pêche au lancer en surface avec une récupération par saccades, il peut aussi être étonnamment efficace à la traîne lorsqu’on pompe régulièrement la canne.

Jake 10 po

Un autre leurre classique pour le maski. Sa forme aplatie et sa bavette unique produisant une action prononcée à haute vitesse en fait un leurre très efficace à la traine le long des lignes d’herbe et des structures.

Cuillère ondulante Williams Whitefish C90

Un leurre efficace et très utilisé pour le brochet, mais que peu de pêcheur de maskinongé utilisent. Toutefois, il ne fait aucun doute que ce type de cuillère ondulante possède tous les attraits pour attirer ce grand prédateur à faible ou moyenne profondeur. Par contre elle ne pourra être utilisée à très haute vitesse.

Spinnerbait géant

(Cuillères doubles Colorado) Bien que ce type de leurre puisse être utilisé au lancer, selon moi c’est vraiment à la traîne à bonne vitesse qu’il devient d’une efficacité redoutable. On le traîne à une cinquantaine de pieds derrière l’embarcation à une vitesse de 5 à 10 km/h (3 à 6 mph). S’il a tendance à sortir de l’eau en raison de la vitesse, on peut le devancer d’un poids banane de 2 onces. Les énormes vibrations créées par les cuillères tournantes agacent énormément les maskinongés. Les spinnerbaits de marque JUDD sont particulièrement réputés (disponibles chez Sail).

À la traîne ou au lancer?

Comme pour la pêche au brochet il est tout à fait possible de capturer le maskinongé au lancer. Toutefois, puisqu’il est question ici de pêche au gros maskinongé dans de grands plans d’eau, il faut être conscient que la densité de poissons est rarement très élevée et qu’ils sont généralement très dispersés dans leur environnement. Il faut donc avoir beaucoup de temps de disponible, une patience d’ange, une persévérance à toute épreuve et explorer beaucoup d’endroits pour espérer faire « parfois » quelques captures. C’est pour cette raison, que pour débuter dans cette quête de notre plus grand carnassier aquatique, je vous conseille fortement de surtout vous en tenir à la pêche à la traîne. Il vous sera alors beaucoup plus facile d’explorer de grands secteurs propices et de pêcher efficacement sur de longs tronçons en augmentant ainsi vos chances de croiser le fer avec une de ces torpilles d’eau douce.

L’auteur conseille aux nouveaux adeptes de surtout pêcher à la traine à leur début, puisque cette technique permet d’explorer efficacement et très rapidement de grands secteurs propices contrairement à la pêche au lancer.

Où pêcher?

Sans trop entrer dans les détails, dans la première moitié de l’été il est habituellement possible de prendre le maski dans des secteurs relativement peu profonds. Il faut se rappeler que le maskinongé aime bien les eaux entre 18 et 20 °C  (65 et 68 °F). J’aime bien alors utiliser les gros spinnerbaits à la traîne à bonne vitesse (6,5 à 8 km/h « 4 à 5 mph »). Ça peut paraître beaucoup pour un néophyte, mais aussi longtemps que l’eau demeure sous les 24 °C (75 °F) cette technique est extrêmement efficace. Dans les conditions optimales, il y a même d’excellents pêcheurs qui poussent l’audace jusqu’à des vitesses déconcertantes de plus de 8 mph avec succès… Les bordures de lignes d’herbes et les plateaux herbeux sont alors à explorer.

Par la suite, si l’été est vraiment très chaud et que la température de l’eau dépasse largement les 24 °C  (75 °F) les maskinongés commenceront parfois à sentir un inconfort et plusieurs spécimens rejoindront les chenaux et les zones un peu plus profondes. De plus, plusieurs des poissons qui constituent leur nourriture commencent aussi à regagner les eaux plus profondes du plan d’eau. On peut alors les pêcher un peu plus creux et un peu moins vite. Attention toutefois car avec cette eau très chaude le taux d’oxygène dans l’eau diminue et un combat qui s’étire un peu trop risque de nuire fortement à la survie du poisson. Disons que si l’eau en surface avoisine les 27 °C (80 °F), mieux vaut laisser tomber la pêche au maski…

Après la mi-aôut lorsque les nuits se refroidissent la température de l’eau en fait autant et les maskis redeviennent très actifs. On peut de nouveau augmenter la vitesse de traîne et les rechercher dans les zones peu profondes. Toutefois, les structures dans le bassin principal loin des berges sont aussi à considérer, puisque plusieurs espèces dont se nourrit le maski s’y retrouvent.

Rendu à la mi-septembre et en octobre la température de l’eau est maintenant sous les préférences du maski. Le défi à cette période consiste à trouver les poissons car ils peuvent se retrouver dans une large gamme de profondeur et d’habitat différents. Comme les herbiers encore vivants sont de plus en plus rares, ceux toujours vivants situés un peu plus en profondeurs (souvent visibles à l’écran du sonar) sont de bons endroits.  

Finalement pour la fin de la saison lorsque les températures de l’eau descendent nettement sous les 7 °C (45 °F) il faut ralentir les vitesses de traîne 2,4-5 km/h (1,5-3 mph) et se concentrer dans des secteurs relativement profonds entre 15 et 25 pi. Portez attention aux bancs de poissons appâts visibles à l’écran du sonar, car les maskis ne seront habituellement pas très loin. C’est une période ou la patience est parfois de mise, car les périodes d’alimentions sont souvent de courtes durées. Toutefois si jamais vous tombez dans la bonne période, vous pourrez faire plusieurs captures en peu de temps et c’est le meilleur moment pour les poissons monstres.

Équipements secondaires… mais indispensables!

Au-delà de la canne du moulinet et des leurres, un pêcheur de  maskinongé doit s’équiper d’une panoplie d’accessoires absolument indispensables pour pêcher efficacement et de manière sécuritaire. Avant de les énumérer, rappelez-vous que le but ultime consiste à remettre les poissons à l’eau en bonne santé.

Le filet ou la civière

Lorsque le poisson arrive près de l’embarcation, il faut pouvoir le maîtriser pour être en mesure de décrocher rapidement les gros hameçons. Lorsque j’ai commencé à pêcher le maskinongé dans les années 1980-90, la gaffe était l’outil préconisé par la plupart des spécialistes. La technique consistait à piquer le poisson dans la peau sous la mâchoire pour ainsi être en mesure de la maîtriser pendant qu’on le décroche. De nos jours toutefois, cette méthode n’est plus utilisée et la plupart des pêcheurs de maski utilisent maintenant un filet géant permettant d’y faire pénétrer complètement ces énormes poissons. Ils peuvent ainsi enlever le leurre sans le blesser et sans le sortir de l’eau. De mon côté, je n’ai jamais utilisé la gaffe mais plutôt une civière que j’utilise d’ailleurs encore aujourd’hui. J’y fais pénétrer le grand poisson, puis je décroche le leurre sans le sortir de l’eau. J’ai même une règle qui me permet de mesurer le poisson. Si le maski mérite une photo je peux me servir de la civière pour le soulever dans l’embarcation.

Supports de canne

Comme vous allez probablement pêcher beaucoup plus à la traîne qu’au lancer, je vous conseille fortement de vous procurer des porte-cannes de la marque Down East. Ils sont extrêmement solides et capables de résister aux attaques de gros maskinongé même à grande vitesse. Même s’il est excitant d’avoir sa canne en main lors d’une attaque, il est drôlement plaisant de pouvoir compter sur cet accessoire qui vous permet de prendre des pauses durant les journées ou les maskinongés sont d’humeur plutôt boudeuse…

Pince à long nez, pince coupante et pince pour anneau

Je vous conseille aussi de vous procurer une pince à long nez en format allongé qui vous permet de décrocher votre leurre tout en gardant votre main à distance sécuritaire de la gueule du poisson. À ceci vous devez aussi ajouter une paire de pince coupante qui vous permettra de couper les gros hameçons équipant les énormes leurres à maski. Bien que ce ne soit pas toujours nécessaire, il arrive fréquemment que le leurre soit impossible à soutirer de la gueule du poisson sans le blesser ou dans un délai raisonnable. On doit alors s’empresser de couper les hameçons et rapidement libérer le poisson. Je vous rappelle que l’objectif demeure toujours de maximiser les chances de libérer le maskinongé en bonne condition et de limiter le temps de manipulation de ce dernier. Il faudra bien sûr toujours prévoir une réserve d’hameçons triples de remplacement. Évidemment comme vous aurez occasionnellement à changer d’hameçons, une pince pour ouvrir les anneaux fendus n’est pas un luxe et particulièrement lorsque la température se refroidit à l’automne et que vous aurez les mains engourdies.

Manipuler et photographier un gros poisson en vue de le remettre à l’eau

Tel qu’on peut le voir dans le clip ci-dessous, après l’avoir maîtrisé et avoir décroché (ou coupé) les hameçons dans le filet ou la civière, soulever la prise en la tenant d’une main par la queue et en la supportant le plus à l’horizontal possible avec l’autre main. Une ou deux rapides photos et hop de retour dans l’eau. On le tient alors jusqu’à ce qu’il soit en mesure de garder son équilibre et repartir de lui-même.

Pour terminer

J’espère sincèrement que ces quelques conseils pourront vous être utiles dans votre quête de votre premier maskinongé. Je suis certain que lorsque ce moment magique se produira et que vous pourrez poser fièrement avec votre trophée vous en garderez un souvenir mémorable et que vous n’aurez alors que l’envie de recommencer et d’en capturer un autre encore plus gros… Bien sûr, vous êtes dans votre droit de conserver un poisson légal, comme je l’ai fait à mon adolescence, mais n’oubliez jamais que le maskinongé est une espèce fragile et peu abondante et que la remise à l’eau, même des spécimens légaux, permet d’assurer une meilleure qualité de pêche à long terme. Et sincèrement l’agrandissement d’une belle photo vous permettra de partager autant votre fierté avec vos amis qu’un poisson sur votre mur…

Bonne pêche et bonne remise à l’eau!

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