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La chasse : un outil de gestion de la faune pour prévenir les surpopulations

L’actualité attire encore notre regard sur le parc Michel-Chartrand de Longueuil où les cerfs sont toujours en situation de surabondance. Après maints revirements, la chasse à l’arbalète est le moyen retenu pour faire diminuer la population. Malgré les obstacles causés par les démarches légales, souhaitons que la chasse puisse suivre son cours cet automne. Mais surtout, souhaitons que l’exemple soit donné et que la chasse soit mieux intégrée dans les milieux périurbains pour prévenir les problèmes de surpopulation.

Qu’est-ce qui cause la surabondance de cerfs?

La surabondance de cerfs est un phénomène qu’on observe principalement en milieu périurbain. Certains facteurs communs à ces milieux favorisent la présence des cerfs : les prédateurs en faible quantité et l’aménagement du territoire qui offre une abondance de nourriture.

Les prédateurs : ours et coyotes, bien qu’ils soient présents, ne sont pas en nombre suffisant pour créer un équilibre. Il n’y a qu’à penser au tollé que provoque la présence d’un ours en zone urbaine pour comprendre que les prédateurs ne trouvent pas leur place dans les milieux densément peuplés. Les cerfs, quant à eux, bénéficient d’un capital de sympathie auprès du grand public.

L’aménagement du territoire : les cerfs se nourrissent principalement de la végétation trouvée dans les zones de transition entre la forêt et les milieux ouverts. Ces bordures de forêt et de champs offrent une variété de plantes herbacées et arbustes à portée des cerfs. La découpe du territoire entre quartiers résidentiels, champs agricoles et parcelles boisées font que ces bordures riches en nourriture sont particulièrement nombreuses. Ajoutons le contenu des champs cultivés et les plantes ornementales et les cerfs ont un véritable buffet en milieu périurbain.

C’est en milieu périurbain que le phénomène de la surabondance de cerfs s’observe le plus souvent et le faible nombre de prédateur qu’on y retrouve et l’abondance de nourriture  en sont les principaux facteurs responsables.

Quelles sont les conséquences d’un nombre trop élevé de cerfs sur un territoire?

  • Impacts écologiques

Avant de s’éloigner pour aller chercher de la nourriture dans les quartiers résidentiels, les cerfs brouteront tout ce qu’ils ont sous la patte dans leur milieu naturel (ou le parc, dans le cas de Longueuil). Le résultat est un quasi désert écologique où les plantes et jeunes arbres indigènes sont absents. Conséquence de la conséquence : les plantes exotiques envahissantes, qui se multiplient à grande vitesse, ont toute la place pour s’épanouir.

Le surbroutage réduit du même coup les abris et les ressources alimentaires des autres espèces fauniques qui partagent l’habitat du cerf, comme les oiseaux et certains petits mammifères.

Lorsque la nourriture présente sur le site est consommée et que le nombre de cerfs est à la hausse, ce sont les cerfs eux-mêmes qui pâtissent. En surnombre, ils ne trouveront plus assez de nourriture pour les faire passer à travers l’hiver; ils en seront affaiblis à en mourir de faim ou se propageront des maladies.

Lorsque le nombre de cerfs devient extrêmement élevé et que ces derniers dépassent la capacité de support du milieu, la nourriture commence à se raréfier et il est commun alors qu’ils ne trouvent plus assez de nourriture pour subvenir à leur besoin et en particulier durant la période hivernale.

  • Impacts sur les humains

Un des impacts visibles de la surabondance de cerfs est la déprédation dans les milieux agricoles et résidentiels. Du côté des agriculteurs, la présence d’un grand nombre de cerfs nuit grandement aux récoltes alors que les résidents de banlieues voient leurs haies de cèdres et leurs aménagements paysagers disparaître.

Outre les dégâts coûteux, les cerfs causent des problèmes de sécurité lorsqu’ils se retrouvent en trop grand nombre près des routes. Au Québec, environ 6000 accidents de voiture impliquant des cerfs sont déclarés annuellement.

Comment la chasse peut-elle prévenir ces problèmes ?

Bien qu’il soit impossible de garder les populations de cerfs à l’intérieur de limites bien définies, on peut, en contrôlant le nombre de cerfs sur un territoire donné, s’assurer que les individus aient un habitat convenable et qu’ils n’aient pas besoin de se répandre dans les secteurs urbains pour trouver leur nourriture.

Pourquoi la chasse est-elle la solution à retenir ?

La chasse, comparativement à d’autres méthodes de contrôle des populations d’animaux sauvages, se fait à coût pratiquement nul pour les contribuables. Même que les chasseurs investissent pour pratiquer leur activité et qu’ils contribuent à l’économie des secteurs de chasse.

Mais avant tout, pratiquer la chasse est une façon de mieux comprendre la nature et ses fondements. Les chasseurs doivent s’intéresser à la biologie et aux relations entre les espèces et leur habitat. Ce sont des acteurs de la conservation de la faune qui ont intérêt à ce que le gibier qu’il chasse soit non seulement en bonne quantité, mais en bonne santé.

Finalement, la récolte d’une viande de grande qualité donne lieu à de nombreux gestes de partage. Certains chasseurs font bénéficier leur famille, leur entourage, alors que d’autres contribuent à nourrir leur communauté en passant par le programme Chasseurs généreux (www.chasseursgenereux.com). Les retombées de la chasse comme outil de gestion des populations sont multiples et positives.

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