Conserver la viande, toute la viande

Les techniques mentionnées dans ce texte sont expliquées en détails sous forme de vidéo disponible dans la médiathèque de la FédéCP. Consultez et mémorisez L’Éviscération et la mise en quartiers d’un orignal pour faciliter votre expérience de chasse.

Les chasseurs savent bien que le tir, bien qu’une étape importante, demeure une infime partie de tout ce qu’implique la chasse. Le travail qui suit le tir est d’autant plus important si on veut véritablement profiter de tout ce que l’animal a à offrir.

Dans le cas de petits gibiers, l’éviscération peut se faire sans trop de difficultés. Mais lorsque le gibier est plus lourd et volumineux, il faut bien se préparer et connaître les techniques pour éviter de forcer inutilement. De plus, les gros gibiers recouverts d’une épaisse couche de fourrure ne refroidissent pas rapidement. Il faut donc non seulement travailler efficacement, mais s’exécuter assez vite pour refroidir la viande et éviter de la gaspiller. Dans le cas de l’orignal, la chasse s’effectue dans une période où les températures sont de plus en plus chaudes. Voici les principaux éléments à retenir pour récupérer un maximum de venaison.

Chaleur : ennemie suprême

Même si la température avoisine le point de congélation, un orignal entier ne refroidira jamais assez rapidement pour vous permettre de conserver la viande convenablement. Il faut absolument l’éviscérer, le couper en quartiers et enlever la peau. Dans le cadre de votre voyage de chasse, vous devez exécuter ces étapes, puis transporter la viande vers une chambre froide si vous n’êtes pas en mesure de la garder entre 0 et 4 degrés Celsius sur place.

Au-delà de ces températures, vous pourriez perdre la viande en aussi peu que 12 à 24 heures.

Quelques trucs d’éviscération sur le lieu du tir

  • Avant de procéder à l’éviscération, pompez les pattes de l’animal pour faire sortir le sang par la blessure et empêcher les muscles de chauffer.
  • Ensuite, en plaçant l’animal sur le dos et en attachant deux des pattes, il vous sera plus facile d’exécuter les manœuvres d’éviscération.
  • À ce moment, vous pouvez récupérer la langue et le cœur pour les consommer. Attention, il n’est pas recommandé de manger les reins et le foie étant donné leur possible teneur élevée en cadmium.
  • Dès l’éviscération terminée, vous pouvez couper l’orignal en quartiers sur place, ce qui facilitera grandement le transport et accélèrera le refroidissement.

Quoi faire de retour au camp

De retour au camp de chasse, à l’endroit prévu pour suspendre les quartiers, vous devez dès lors retirer la peau. Après l’avoir retirée, protégez la viande en la recouvrant d’étamine (coton fromage). C’est à cette étape que vous évaluerez si les conditions météorologiques permettent de rester sur place ou si vous devez prévoir le déplacement vers une chambre froide.

Dans tous les cas, lorsque vous transportez les quartiers, assurez-vous que l’aération entre les pièces est bonne. Vous pouvez par exemple déposer les quartiers sur des palettes de bois et ouvrir les fenêtres du véhicule.

Les autres gros gibiers

L’ours et le cerf de Virginie doivent aussi bien sûr être préparés rapidement pour en conserver la viande, mais leur taille fait qu’il est plus facile de les refroidir. Par ailleurs, le cerf est souvent chassé en milieu périurbain, ce qui diminue grandement la distance à parcourir pour l’amener à une chambre froide. Toutefois, maîtriser les techniques d’éviscération est un atout indéniable pour faciliter la chasse et en profiter au maximum.

Écoutez attentivement les vidéos L’ours noir, les fruits de la récolte 

Technique d’éviscération de cervidés pour avoir tous les outils en main lors de votre prochaine chasse. Bonne écoute !

Introduction du tétras du Canada à l’Île Verte

Les bénévoles de la CPICIV, suite à une question soulevée par l’une de leurs membres, se sont engagés dans un projet visant l’introduction du tétras du Canada sur l’Île Verte située dans le Bas-Saint-Laurent. Parce qu’au-delà du prélèvement, les chasseurs et pêcheurs travaillent fort pour conserver la faune et contribuer à la biodiversité de leur milieu. Ils en sont déjà à l’étape très concrète de relâcher des tétras sur l’île. Voyez comment ils y sont arrivés.

Gilbert Delage, Président CPICIV

Gilbert Delage, Président CPICIV

Les bénévoles de la CPICIV, suite à une question soulevée par l’une de leurs membres, se sont engagés dans un projet visant l’introduction du tétras du Canada sur l’Île Verte située dans le Bas-Saint-Laurent. Parce qu’au-delà du prélèvement, les chasseurs et pêcheurs travaillent fort pour conserver la faune et contribuer à la biodiversité de leur milieu. Ils en sont déjà à l’étape très concrète de relâcher des tétras sur l’île. Voyez comment ils y sont arrivés.

Il y a plusieurs années de cela, l’agriculture et la pêche étaient les principales activités de subsistance des résidents de l’Île Verte : elle était alors couverte de champs et de pâturages. Au fil du temps, ces activités ont été peu à peu délaissées, laissant alors la nature reprendre sa place sur l’île. Ses paysages ont évolué, se transformant davantage en forêts composées de sapins et d’épinettes.

En 2019, la forêt de l’île avait vieilli et était devenue mature. Les membres de la CPICIV ont alors décidé d’explorer la possibilité pour ce milieu d’accueillir une population de tétras du Canada. Si le milieu semblait convenir à l’introduction de cette espèce, le projet se devait de commencer par une étude de faisabilité : plusieurs facteurs se devaient d’être pris en considération et analysés avant de déclarer l’habitat propice pour le développement de l’espèce. La CPICIV a donc fait appel à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), établissement spécialisé en biologie animale, afin de réaliser cette étude préliminaire : analyser la nourriture disponible sur l’île, les aires de nidification et celles d’élevage, etc.

Monsieur Yves Lemay, biologiste à l’UQAR et des étudiants de sa classe de biologie ont pris en main la réalisation de cette analyse préliminaire. Dans les débuts de sa carrière, M. Lemay avait introduit cette même espèce sur la mythique île d’Anticosti.

Au terme de leur analyse à l’été 2019, les étudiants et leur enseignant ont pu confirmer avec enthousiasme que le milieu était d’une étonnante qualité et qu’il serait capable de soutenir une population de tétras (Rapport de faisabilité).

Comme ce fut le cas dans plusieurs secteurs d’activité, la pandémie a malheureusement mis un frein au projet, mais pas à la détermination de ses instigateurs ! Le milieu ayant été confirmé comme étant propice au développement de l’espèce, les bénévoles de la CPICIV ont entrepris les démarches administratives qui leur permettraient de réaliser le projet. Ils ont travaillé à l’obtention des permis et protocoles auprès du ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs (MFFP) pour la capture de spécimen dans le Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, et ceux pour l’introduction des oiseaux dans leur nouveau milieu.

À la fin juillet 2021, la CPICIV a finalement obtenu les permis pour capturer des oiseaux dans trois secteurs préalablement ciblés en raison de leur fort potentiel de capture : d’abord la Réserve La Dunière et la Réserve Chic-Chocs, puis le parc de la Gaspésie.

La recommandation des biologistes est d’introduire, au total, une cinquantaine d’oiseaux sur l’île. Cela représente environ 10 nichées, une nichée comportant en moyenne 1 femelle et de 4 à 5 petits. Lors de la première expédition de recherche et de capture qui a duré 5 jours, l’équipe de bénévoles a réussi à introduire un total de 10 oiseaux au centre de l’Île Verte. La seconde expédition s’est faite à la Réserve Chic-Chocs sur une durée de 3 jours : une femelle et 3 oisillons furent à leur tour relâchés sur l’île pour un total de 14 oiseaux introduits en 2021.

La suite

Pour l’année 2022, les bénévoles qui travaillent sur ce beau projet aspirent récolter un nombre suffisant de spécimens afin de garantir la survie de cette nouvelle population de tétras.

Contribuez à ce projet collectif visant à augmenter l’attrait de l’île

Pour mener à terme l’introduction du Tétras du Canada sur l’île, la CPICIV invite toute personne interpellée par ce projet à faire un don pour soutenir l’initiative et le travail ardu de ses bénévoles. Faire un don

14 tétras ont été capturés (ci-dessus), puis introduit à l’Île Verte en 2021 par les bénévoles de la CPICIV (ci-dessous).

Gilbert Delage, Président CPICIV

14 tétras ont été capturés (à gauche), puis introduit à l’Île Verte en 2021 par les bénévoles de la CPICIV (à droite).

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