L’ours l’automne,

pourquoi pas ?

Magnifique spécimen portant un beau V blanc récolté par l’auteure lors d’une chasse automnale.

Chaque chasse a son charme, mais laissez-moi vous parler de mon gibier préféré. Il fait partie de la grande famille des ursidés et on le retrouve partout en Amérique du Nord, aux États-Unis et même jusqu’au Mexique. Je parle ici bien sûr de l’ours noir. C’est tout simplement MA chasse favorite. L’ours est un gibier qui se laisse plus facilement observer et approcher comparativement à d’autres. C’est ainsi, une occasion parfaite d’initier de nouveaux chasseurs aussi. La proximité avec le gibier est très importante pour moi. De manière sécuritaire bien sûr, mais je tente toujours la technique qui me permettra d’être le plus près possible de mon gibier. La montée d’adrénaline est d’autant plus incroyable et nous avons droit bien souvent à un super spectacle. La chasse ce n’est pas seulement d’abattre un animal, mais bien de profiter de chaque instant passé en nature. C’est pourquoi, je passe énormément de temps en forêt à observer les animaux et particulièrement les ours noirs. J’essaie depuis maintenant trois ans de comprendre le plus possible leurs manières d’agir, de se déplacer, de se nourrir, l’utilisation de leur habitat et comment ils s’y adaptent selon les différentes saisons. Pour moi, tout ça, c’est aussi de la chasse! De la préparation de mes sites d’appâtage à aller jusqu’à la récolte, s’il y a, chaque moment est très précieux à mes yeux.

Magnifique spécimen portant un beau V blanc récolté par l’auteure lors d’une chasse automnale.

Si vous êtes vous aussi autant passionné de chasse à l’ours que moi, je vous conseille fortement d’essayer de le chasser durant la période automnale. Malheureusement, elle n’est pas permise dans toutes les zones comparativement au printemps, mais si vous voulez vivre une expérience hors du commun, différente de ce que vous avez déjà vécu et qui vous en fera oublier toutes les précédentes, cette chasse est pour vous!

Comme c’est bien connu, l’ours noir retourne dans sa tanière durant l’hiver. C’est pour cela qu’à l’automne, il ne laissera pas passer une occasion de se nourrir et de se faire des réserves. Elles lui sont essentielles pour passer au travers de sa longue période d’hivernation. Ayant une pression de chasse beaucoup moins intense voire quasi nulle à l’automne, les ours noirs agissent de manière totalement différente. Leur méfiance et leur vigilance sont grandement diminuées. Personnellement, je chasse en soirée, mais aussi le matin. Ils ont tendance à circuler à toute heure du jour plutôt que seulement de soir, de plus la température est déjà plus fraîche à cette période. Ils vont vraiment fouiner pour trouver chaque petit grain qui pourrait rester par terre ou dans mon baril. Moi aussi, je saisis toutes les occasions. Ils sont plus gros qu’au printemps, mais il faut vous attendre à ce qu’ils mangent beaucoup plus aussi. L’automne, je préfère ravitailler mes sites avec des pommes et du maïs car c’est facile d’accès et disponible à peu de frais. Moi, j’ai toujours vu mes plus gros mâles durant ce temps de l’année. La période de reproduction étant terminée depuis longtemps, son principal objectif est redevenu de se nourrir le plus possible. C’est alors beaucoup plus facile de garder les gros mâles à nos sites d’appâtage. Je commence à nourrir seulement au mois de septembre car c’est interdit du 1er juillet au 15 aout. En temps normal, peu de temps s’écoule entre ma visite aux « baits » et la première visite du King de la place. Il laisse les femelles et les petits de qui il est le géniteur manger tranquille, mais au printemps, ils sont beaucoup plus territoriaux. J’ai eu la chance d’assister quelques fois à des chicanes entre deux ours. C’est très impressionnant d’entendre un ours casser un gigantesque arbre ou même grogner pour faire savoir à ses comparses que c’est sa place à lui.

La viande d’ours est encore aujourd’hui peu reconnue à sa juste valeur. Pourtant c’est une viande d’une qualité exceptionnelle. C’est de loin le gibier que je préfère dans mon assiette. L’automne, la viande est plus grasse et plus goûteuse. J’ai fait à plusieurs reprises de la sauce à spaghetti, de la fondue, des boulettes mijotées, des tacos, des sautés d’ours tao, des souvlakis, des hamburgers et j’en passe, il est possible de le cuisiner de 1001 manières et avec les épices de votre choix. Les gens sont plutôt craintifs au sujet de la trichinellose, mais cette infection est plutôt rare, elle affecte très peu de spécimens et en faisant bien cuire votre viande, il n’y a pas de problème. Le MAPAQ recommande de faire cuire la viande à plus de 77 degrés Celsius.

En conclusion, j’espère que je vous aurai donner envie de tenter cette expérience et qu’elle saura combler le chasseur ou la chasseuse en vous.

L’automne, l’auteure préfère alimenter ses sites d’appâts avec des pommes et du maïs car ces denrées sont faciles d’accès et disponibles à peu de frais. Elle commence à nourrir seulement à partir du mois de septembre car il est interdit de le faire entre le 1er juillet et le 15 août.
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