DINDON SAUVAGE

Par ANDRÉ VEILLEUX
Chasser avec ou sans appelant?
Du point de vue d’un mâle en approche, l’auteur analyse l’efficacité d’utiliser ou non des appelants au dindon sauvage. La chasse avec ou sans appelant est ainsi décortiquée en fonction des réactions de l’oiseau lors de son approche, permettant ainsi de cerner les avantages et les inconvénients de se servir de ces imitations ou de s’en passer.
Parmi les questions qui me sont couramment posées par les chasseurs néophytes de dindon sauvage, il y a celles questionnant le nombre et le type idéal d’appelants à utiliser pour maximiser ses chances de succès. Personnellement, je considère qu’il y a d’abord une question encore plus fondamentale à se poser, à savoir s’il est préférable ou non de se servir d’appelants afin d’attirer les dindons à portée de tir?
Je pose cette question parce que la réponse n’est pas aussi évidente qu’elle en a l’air. Je comprends et respecte les utilisateurs d’appelants, et il m’arrive régulièrement de m’en servir. Au fil de mes expériences, j’ai toutefois découvert que de s’en passer est loin de signifier que l’on amenuise nécessairement ses chances de succès, bien au contraire.
Avant d’aller plus loin dans mon exposé et pour mieux comprendre l’importance de ma question, plaçons-nous pour un instant dans la peau d’un mâle dindon mature pour comprendre comment celui-ci réagi à une chasse avec ou sans appelant.
Dans la peau d’un dindon
Au moment où celui-ci, perché pour la nuit, commence à entrevoir un début de clarté matinale, voilà que vous lancez votre premier appel de femelle. Celui-ci y répond instantanément et vous savez par expérience que cette réponse sans délai est le signe qu’il a fait connexion avec votre appel, malgré la présence possible de véritables femelles autour de lui. Un peu tenaillé et pour s’assurer de conserver son attention, vous relancez un appel quelques secondes plus tard, cette fois-ci plus en sourdine. La réponse, encore tout aussi instantanée que la première, vous confirme une fois pour toute que c’est bien à votre cri qu’il demeure intéressé.
Confiant à partir de cette confirmation et pour éviter d’abuser de sa réceptivité, vous savez qu’il est maintenant de mise d’attendre, et vous patientez comme il se doit qu’il descende de son perchoir avant de l’appeler de nouveau.
Vous ne le voyez pas encore mais ayant perçu au son de ses réponses ou du battement de ses ailes qu’il est à présent descendu au sol, vous reprenez aussitôt vos appels. Ses réponses, aussi instantanées que répétées en boucle, vous confirment encore une fois que votre tactique fonctionne. Et elle fonctionne car à présent et pour chacune de ses réponses, vous détectez au son que celles-ci se font de plus en plus rapprochées. Jusque-là, c’est au son que tout se déroule, autant pour lui que pour vous. Vos oreilles, tout comme les siennes, permettent ainsi de localiser le son avec un bon degré de précision, et l’avancé se poursuit.
Scénario avec appelants
Arrive donc le moment critique du premier contact visuel de l’oiseau avec vos appelants. Ici, notre scénario présuppose que vous avez pris la peine d’installer préalablement un duo ou une triade d’appelants, telle que le montage classique constitué d’une ou de deux imitations de femelles accompagnées d’un jeune mâle (jake) en périphérie.
À l’arrêt pour examiner la scène, votre mâle dindon vient donc de faire le contact visuel avec l’origine du son, sa vue étant son sens encore plus aiguisé que son excellente ouïe. À ce stade décisif de son approche, avoir placé des appelants pour l’attirer, c’est un peu comme la scène finale au jeu de poker, quand on dévoile enfin ses cartes, alors que la victoire ne dépend pas seulement de la valeur de notre combinaison mais de ce que l’adversaire a dans sa main.
Un dindon mâle, surtout un tom, peut réagir d’une multitude de façons à la vue de vos appelants. Allez savoir pourquoi, certains pourront instantanément déguerpir, comme s’ils avaient vu le diable en personne. Chose certaine et avant de faire quoi que ce soit d’autres, un tom aura l’habitude de s’immobiliser pour prendre le temps d’examiner très attentivement vos appelants. Ceux-ci lui inspireront confiance ou non. Il y a de nombreux facteurs internes qui conditionneront la suite de sa réaction à vos appelants, tels que son humeur du moment, sa personnalité, sa réceptivité sexuelle, sa dominance, et son niveau de maturité issu de ses expériences antérieures. Par exemple, des chasseurs l’ont peut-être déjà éduqué en ratant leur chasse, ce qui l’a rendu plus méfiant. Il y a aussi des facteurs externes, tels que le réalisme de votre mise en scène faisant appel à la qualité de vos imitations, à leur disposition, au fait qu’il soit accompagné ou non de femelles et à la furtivité de votre poste d’affût.
Bref et en considérant que ces facteurs constituent autant de tests que l’on se doit de tous réussir, je désire vous faire prendre conscience que d’utiliser des appelants implique que l’on prend un certain risque, celui du tout ou rien. Un seul de ces tests échoués pourrait suffire à le faire déguerpir, tout comme il pourra accourir à vos appelants sans aucune méfiance, s’il est prédisposé et satisfait de ce qu’il a vu.
Mais nous allons supposer, pour la suite de notre scénario, que nous avons bien réussi le test du premier contact visuel avec les appelants, puisqu’il a repris son approche après son examen. Après être passé du mode « recherche » à « inspection », il est maintenant entré dans son troisième mode, celui de la « séduction ».
Ce dernier mode fait en sorte que l’allure de son approche a maintenant ralenti, car il zigzague, se gonfle et se dégonfle sans cesse, tout en marquant des arrêts afin de bien se faire voir de vos appelants. Plusieurs chasseurs vont croire qu’il est méfiant s’il fait ainsi du surplace et ne s’approche plus à ce stade de l’avancé. Au contraire, et c’est là un autre risque d’utiliser des appelants, un mâle peut cesser d’approcher à ce stade, non parce que vos appelants l’ont rendu craintif mais parce qu’il estime qu’il s’en est suffisamment rapproché pour stimuler l’intérêt de ce groupe d’en faire autant. Convaincu qu’il s’agit de vrais dindons et d’être bien en vue par sa parade, il peut s’attendre ainsi à ce que ce soit à présent à eux, et non à lui, de faire les derniers pas pour clore la distance, d’où son immobilité et la répétition sur place de ses cris.
Plusieurs chasses, quand elles échouent, le seront souvent à ce stade critique de l’approche. Le mâle gardera ses distances des appelants, typiquement d’environ 60 à 90 m (200 à 300 pi), s’entêtant ainsi à demeurer juste un peu au-delà de la distance maximale de portée des armes à feu, comme s’il la connaissait. Souvent, les chasseurs d’un tel scénario s’évertueront à répéter sans cesse leurs appels, dans l’espoir de finir par le faire décrocher de sa position stationnaire. Des fois, ça marche, surtout en variant les sons. Mais la motivation du mâle, s’il a commencé ainsi à bloquer, risque d’autres fois de s’épuiser progressivement avec le temps, se reflétant par ses réponses qui se feront de moins en moins instantanées et de plus en plus espacées dans le temps. Au lieu de le stimuler, vos appels incessants ne font que « l’user » en quelque sorte. Au bout du compte d’appelants qui, évidemment, se refusent obstinément de s’approcher de lui à leur tour, il pourra se décider de finir par quitter lentement les lieux.
PHOTO : MARK RAYCROFT
Dans bien des cas, un dindon qui approche des appelants s’attendra à ce que ce soit eux, et non lui, qui fassent les derniers pas pour clore la distance et c’est souvent à ce stade qu’une chasse échouera. Le mâle gardera ses distances des appelants, typiquement d’environ 60 à 90 m (200 à 300 pi), s’entêtant ainsi à demeurer juste un peu au-delà de la distance maximale de portée des armes à feu, comme s’il la connaissait…
PHOTO : MARK RAYCROFT
Dans bien des cas, un dindon qui approche des appelants s’attendra à ce que ce soit eux, et non lui, qui fassent les derniers pas pour clore la distance et c’est souvent à ce stade qu’une chasse échouera. Le mâle gardera ses distances des appelants, typiquement d’environ 60 à 90 m (200 à 300 pi), s’entêtant ainsi à demeurer juste un peu au-delà de la distance maximale de portée des armes à feu, comme s’il la connaissait…
Plusieurs chasses, quand elles échouent, le seront souvent à ce stade critique de l’approche. Le mâle gardera ses distances des appelants, typiquement d’environ 60 à 90 m (200 à 300 pi), s’entêtant ainsi à demeurer juste un peu au-delà de la distance maximale de portée des armes à feu, comme s’il la connaissait. Souvent, les chasseurs d’un tel scénario s’évertueront à répéter sans cesse leurs appels, dans l’espoir de finir par le faire décrocher de sa position stationnaire. Des fois, ça marche, surtout en variant les sons. Mais la motivation du mâle, s’il a commencé ainsi à bloquer, risque d’autres fois de s’épuiser progressivement avec le temps, se reflétant par ses réponses qui se feront de moins en moins instantanées et de plus en plus espacées dans le temps. Au lieu de le stimuler, vos appels incessants ne font que « l’user » en quelque sorte. Au bout du compte d’appelants qui, évidemment, se refusent obstinément de s’approcher de lui à leur tour, il pourra se décider de finir par quitter lentement les lieux.
Scénario sans appelant
Alors, revenons à présent au départ du même scénario, mais cette fois-ci sans avoir installé d’appelant. Sans pouvoir encore l’apercevoir, votre mâle dindon est réceptif à vos appels car cela se détecte par le son localisable de ses cris indiquant qu’il se rapproche de plus en plus de votre position. Au moment où celui-ci arrive à une position sans obstacle ou suffisamment rapprochée pour identifier de ses yeux la source des appels, voilà qu’il n’y trouve rien. En scrutant attentivement les lieux où il devrait y avoir une ou des femelles censées sortir de l’orée de la forêt où vous êtes embusqué, il a beau pivoter la tête dans tous les sens, rien ne se produit. Et pourtant, elle doit bien être à quelque part, cette supposée femelle, puisqu’elle n’arrête pas de lui répondre.
Vous, personnellement et à ce stade, si une personne que vous tentez de rejoindre en forêt ne se montrait pas mais ne cessait de vous crier qu’elle est là, cesseriez-vous votre approche pour vous en éloigner, sous prétexte que vous n’arrivez pas à l’apercevoir parmi les arbres? Bien sûr que non. Il est certain que vous allez continuer de vous approcher d’elle par le seul son localisable de ses cris qui suffisent à capter votre attention. Puisqu’elle vous répond, vous n’avez pas besoin de voir cette personne pour savoir qu’elle est là, à quelque part. Et tant et aussi longtemps que vous n’arriverez pas à l’identifier par la vue, vous allez régulièrement lui lancer un cri pour qu’elle vous réponde, afin de mieux en mieux diriger votre approche tout en continuant d’avancer vers elle, jusqu’à finir par l’apercevoir.
C’est exactement le même phénomène qui peut fort bien se produire à ce stade de vos appels sans appelant. Attisé par la curiosité non satisfaite d’apercevoir une femelle avec qui il entrevoit s’accoupler puisqu’elle lui répond, ce mâle risque fort bien de casser son immobilité pour reprendre son approche, souvent jusqu’à proximité de l’orée de la forêt d’où proviennent ces sons où vous êtes bien embusqué. En somme, non seulement l’absence d’appelants a de bonnes chances de ne pas nuire à votre succès, mais il peut les augmenter dans bien des cas.
Avantage et inconvénients de chasser sans appelants
Une chasse sans appelants vous évite d’abord de devoir passer le test d’un examen visuel de vos imitations, avec tous les risques qu’elle comporte d’être démasqué. Elle vous permet également de diminuer le risque d’un blocage dans l’approche du mâle. Elle vous évite aussi de devoir traîner avec vous cet équipement d’un poids supplémentaire que sont les appelants, souvent encombrants et qui nécessitent du temps précieux d’installation à découvert, au risque de vous faire détecter par l’oiseau. Les appelants réduisent aussi votre mobilité pour des déplacements rapides et parfois nécessaires durant la chasse, ce que vous pouvez mieux faire, sans appelant.

En utilisant pas d’appelants, on réduit notre charge d’équipement ce qui facilite nos déplacements.
Par contre et outre de perdre l’attirance complémentaire à l’appel que les appelants sont censés procurer, il y a trois autres risques à ne pas les utiliser. D’abord, en vous passant d’eux, vous perdez l’avantage de déplacer l’attention du mâle sur ceux-ci, alors que vos uniques cris comme source de stimulation lui permettent de localiser très exactement votre positionnement. Croyez-moi, ils détiennent même à longue distance la capacité sensorielle de localiser au centimètre près la source de vos appels, comme s’ils étaient dotés d’un véritable GPS. Vous serez donc et alors directement exposés à l’inspection de leurs yeux, aussi perçants qu’alignés à tout moment dans votre direction précise. Il en résulte une amplification du risque qu’un infime défaut dans votre camouflage ou un simple mouvement puisse être instantanément perçu, augmentant la possibilité de ruiner votre chasse à tout moment de son approche.

Photo : RICHARD MONFETTE
Un des désavantages de ne pas utiliser d’appelants vient du fait que le dindon regarde directement vers nous lorsqu’on appelle. Il peut ainsi localiser très exactement notre position. Le résultat sera qu’un infime défaut dans votre camouflage ou un simple mouvement risque de ruiner votre chasse à tout moment de son approche. Un camouflage intégral se mariant à l’environnement est donc de mise si on chasse sans tente.
Le second désavantage est que, non stoppé ou ralenti par la présence des appelants, vous risquez de devoir faire un tir alors que le mâle est et demeurera en mouvement. En effet, puisque rien ne le motive à faire un arrêt, étant donné qu’il n’arrive pas à trouver la femelle qu’il cherche, rappelez-vous qu’il demeure toujours en mode « inspection ». Vous devrez donc faire souvent un tir alors qu’il défile au pas devant vous. À distance souvent très rapprochée dans une telle situation, et considérant le patron de billes très serré que doit procurer l’étrangleur (choke) de votre fusil, il faut être très appliqué dans la visée pour ne pas rater son tir. Le risque de manquer est d’autant plus présent que la zone de tir constituée des parties vitales du cou et de la tête est d’une dimension très réduite. Il faut également être rapide pour effectuer la visée et le tir sans appelant. Pour cause, prédisposé en mode « recherche » à vous détecter instantanément lors de l’épaulé, un jake, moins expérimenté par son jeune âge, pourra figer sur place pendant une seconde ou deux en vous apercevant, avant de fuir au pas de course. Un tom, par contre, aura tendance à augmenter l’allure de son déplacement dès l’instant même où vous amorcerez votre tout premier mouvement d’épaulé pour le tir.

PHOTO : MARK RAYCROFT
Sans appelant le dindon cherchera activement la source des appels et obligera souvent le chasseur à effectuer un tir à courte distance sur un oiseau en mouvement. Un tir en apparence facile, mais dont-il faut se méfier puisque la dispersion de la gerbe de billes est à son minimum.
Enfin, le troisième risque, le pire, se rattache à la qualité de vos appels. En effet, puisque vous ne travaillez votre dindon qu’à l’aide d’un seul de ses sens, vos appels se doivent en tout temps d’être appropriés à la situation et impeccablement reproduits. Ainsi, sans appelant, toute sa concentration sera dirigée sur vos appels et leur qualité, donc sur vous aussi. Et une seule petite fausse note peut ainsi tout ruiner au dernier moment. Ceci implique aussi et plus que jamais de devoir appeler en faisant le moins de mouvement possible qui trahirait instantanément votre présence. C’est pourquoi, l’utilisation d’appeaux à bouche ou des boîtes à piton est un grand avantage dans les derniers stades d’une chasse sans appelant, car ils réduisent au plus strict minimum vos mouvements nécessaires pour les actionner.

L'avantage d'un appeau électronique
Personnellement, je remplace tout mon attirail de call par un appeau électronique de qualité lorsque je chasse sans appelant, si son utilisation comme au Québec est légalement permise. L’utilité de cet instrument compense en quelque sorte pour la perte d’avantages que procurerait la présence d’appelants. Il me permet d’abord d’éloigner le haut-parleur de ma position, pour le placer à un endroit stratégique qui facilitera mon tir. De plus, en m’éloignant de la source de l’appel, comme avec des appelants, je récupère l’avantage d’éloigner l’attention du mâle de ma position. Il élimine également tout mouvement au risque d’une détection. En effet, lors du dernier stade d’approche de l’oiseau, j’aurai préalablement placé l’appareil en mode de séquences d’appels automatiques de doux caquètements ponctués de pauses. Ce procédé me permet d’augmenter le réalisme de l’appel final et d’éviter de bouger pour devoir retoucher à la télécommande. Je peux ainsi garder mes deux mains sur mon arme afin de réduire la séquence des mouvements d’épaulé qui rendra mon tir plus rapide.
La perfection coup sur coup des sons variés d’un appareil de qualité diminue aussi et considérablement le risque de susciter la méfiance de l’oiseau. Enfin, grâce à sa puissance sans distorsion, un appeau électronique de qualité me permettra au besoin de hausser considérablement le volume du son, pour mieux finir par capter l’attention d’un mâle se situant à trop longue distance pour que le son d’un appeau manuel puisse atteindre ses oreilles. Ainsi, j’augmenterai considérablement mon efficacité de faire contact par cette portée allongée des appels.
Il reste cependant que la chasse sans appelant a beau avoir ses avantages, elle nous prive aussi du plaisir de pouvoir contempler un mâle faisant la cour à nos appelants, ou la guerre à un faux prétendant. Ces scènes sont souvent spectaculaires et agrémentent considérablement la qualité des souvenirs et d’une vidéo.
Photo : RICHARD MONFETTE
Sans appelants il faut plus que jamais appeler en faisant le moins de mouvement qui pourraient trahir votre présence. C’est pourquoi, l’utilisation d’appeaux à bouche ou des boîtes à bouton poussoir offrent un net avantage dans les derniers stades d’une chasse sans appelant, en réduisant au minimum vos mouvements nécessaires pour les actionner.
L’auteur avec un beau Tom récolté lors d’une chasse sans appelant. Dans le but d’éviter les mouvements inopportuns au moment critique et pour détourner l’attention du dindon dans une autre direction que la sienne, lorsqu’il chasse sans appelant l’auteur aime bien utiliser un appeau électronique de qualité qu’il installe en retrait de sa position.
Photo : ANDRÉ VEILLEUX
Photo : RICHARD MONFETTE
Sans appelants il faut plus que jamais appeler en faisant le moins de mouvement qui pourraient trahir votre présence. C’est pourquoi, l’utilisation d’appeaux à bouche ou des boîtes à bouton poussoir offrent un net avantage dans les derniers stades d’une chasse sans appelant, en réduisant au minimum vos mouvements nécessaires pour les actionner.
L'avantage d'un appeau électronique
Personnellement, je remplace tout mon attirail de call par un appeau électronique de qualité lorsque je chasse sans appelant, si son utilisation comme au Québec est légalement permise. L’utilité de cet instrument compense en quelque sorte pour la perte d’avantages que procurerait la présence d’appelants. Il me permet d’abord d’éloigner le haut-parleur de ma position, pour le placer à un endroit stratégique qui facilitera mon tir. De plus, en m’éloignant de la source de l’appel, comme avec des appelants, je récupère l’avantage d’éloigner l’attention du mâle de ma position. Il élimine également tout mouvement au risque d’une détection. En effet, lors du dernier stade d’approche de l’oiseau, j’aurai préalablement placé l’appareil en mode de séquences d’appels automatiques de doux caquètements ponctués de pauses. Ce procédé me permet d’augmenter le réalisme de l’appel final et d’éviter de bouger pour devoir retoucher à la télécommande. Je peux ainsi garder mes deux mains sur mon arme afin de réduire la séquence des mouvements d’épaulé qui rendra mon tir plus rapide.
La perfection coup sur coup des sons variés d’un appareil de qualité diminue aussi et considérablement le risque de susciter la méfiance de l’oiseau. Enfin, grâce à sa puissance sans distorsion, un appeau électronique de qualité me permettra au besoin de hausser considérablement le volume du son, pour mieux finir par capter l’attention d’un mâle se situant à trop longue distance pour que le son d’un appeau manuel puisse atteindre ses oreilles. Ainsi, j’augmenterai considérablement mon efficacité de faire contact par cette portée allongée des appels.
Il reste cependant que la chasse sans appelant a beau avoir ses avantages, elle nous prive aussi du plaisir de pouvoir contempler un mâle faisant la cour à nos appelants, ou la guerre à un faux prétendant. Ces scènes sont souvent spectaculaires et agrémentent considérablement la qualité des souvenirs et d’une vidéo.
Photo : ANDRÉ VEILLEUX
L’auteur avec un beau Tom récolté lors d’une chasse sans appelant. Dans le but d’éviter les mouvements inopportuns au moment critique et pour détourner l’attention du dindon dans une autre direction que la sienne, lorsqu’il chasse sans appelant l’auteur aime bien utiliser un appeau électronique de qualité qu’il installe en retrait de sa position.