
Textes et photosMICHEL LA HAYE
100% SAUVAGINE
Mon ami et collègue de toujours, Richard Monfette, m’a invité à vous concocter une chronique sur la sauvagine au goût du jour, dépoussiérée si je puis dire ! Elle sera composée de quatre blocs, soit: « réponses aux lecteurs », une section technique « appelants-appels-caches », une autre « biologie – aménagement » et une dernière, « anecdotes sauvaginières ». Après avoir passé en revue tous ces sujets sérieux, il faut bien relaxer un peu !
Réponses aux lecteurs
Traces laissées dans la neige fraîche par les chasseurs (à droite) qui n’ont pas affecté le comportement des barnaches comme en fait foi le tableau de chasse bien réussi (en ouverture de chronique)
Je vous invite à me laisser vos questions sur le portail de la revue (info@100pour100chassepeche.com), je ferai une revue exhaustive de toutes celles reçues avant chaque nouvelle parution et je tenterai de répondre aux plus fréquentes. La chasse à l’oie des neiges bat présentement son plein. On me demande régulièrement si les traces laissées par les différents véhicules ou même par les chasseurs, sur la neige ou dans la boue autour de l’installation peuvent être de nature à influencer négativement les oies ? Après avoir révisé de nombreux articles sur la chasse de cet oiseau, j’ai constaté que plusieurs guides canadiens et américains de même que des sauvaginiers chevronnés vous diront que non, cela n’influence pas les oies. L’idée est qu’elles n’ont pas le niveau de raisonnement nécessaire pour deviner si ces traces proviennent de chasseurs ou d’un agriculteur ayant travaillé dans son champ. Je vous dirais, par expérience, que cela dépend de la situation. J’ai vécu quelques petits malheurs avec les oies et les bernaches après une chute de neige mouillée; les traces que nous laissions formaient de grandes pistes foncées entre les petites familles d’appelants disposées le matin même. Sous de telles conditions, oui, effectivement, ces traces peuvent être de nature à épeurer les oiseaux ! Disposer moins d’appelants et les installer la veille sont deux solutions envisageables. Cependant, votre installation sera moins attrayante avec la première et vous aurez l’immense tâche de déneiger tous vos appelants avec la seconde solution. Vous ferez bien sûr moins de traces, mais quel travail colossal !

Réponses aux lecteurs
Je vous invite à me laisser vos questions sur le portail de la revue (info@100pour100chassepeche.com), je ferai une revue exhaustive de toutes celles reçues avant chaque nouvelle parution et je tenterai de répondre aux plus fréquentes. La chasse à l’oie des neiges bat présentement son plein. On me demande régulièrement si les traces laissées par les différents véhicules ou même par les chasseurs, sur la neige ou dans la boue autour de l’installation peuvent être de nature à influencer négativement les oies ? Après avoir révisé de nombreux articles sur la chasse de cet oiseau, j’ai constaté que plusieurs guides canadiens et américains de même que des sauvaginiers chevronnés vous diront que non, cela n’influence pas les oies. L’idée est qu’elles n’ont pas le niveau de raisonnement nécessaire pour deviner si ces traces proviennent de chasseurs ou d’un agriculteur ayant travaillé dans son champ. Je vous dirais, par expérience, que cela dépend de la situation. J’ai vécu quelques petits malheurs avec les oies et les bernaches après une chute de neige mouillée; les traces que nous laissions formaient de grandes pistes foncées entre les petites familles d’appelants disposées le matin même. Sous de telles conditions, oui, effectivement, ces traces peuvent être de nature à épeurer les oiseaux ! Disposer moins d’appelants et les installer la veille sont deux solutions envisageables. Cependant, votre installation sera moins attrayante avec la première et vous aurez l’immense tâche de déneiger tous vos appelants avec la seconde solution. Vous ferez bien sûr moins de traces, mais quel travail colossal !

Traces laissées dans la neige fraîche par les chasseurs (à droite) qui n’ont pas affecté le comportement des barnaches comme en fait foi le tableau de chasse bien réussi (en ouverture de chronique)
Appelants-appels-caches
Cache à canard invisible dans un petit lieu de gagnage de jour.
Dans ce bloc, je vais vous entretenir du fameux trio infernal que sont les appelants, les appels et bien entendu les caches. Dans la chasse à la sauvagine, l’importance relative de chaque membre de cette trilogie varie selon le groupe de sauvagines chassé et même entre les espèces à l’intérieur de ceux-ci. Par exemple, pour les canards de surface dans les marais, petites rivières ou milieux fermés, être bien caché sera important, mais si par mégarde vous n’êtes pas exactement à l’endroit de prédilection de ceux-ci, il vous faudra installer beaucoup d’appelants, dont certains mobiles, et insister sur les appels ! De nombreuses fois, dans mon jeune temps, j’ai vu des canards barboteurs, en particulier des branchus, se jeter hors de portée de tir parce que mon installation était trop faible et mes appels très peu convaincants ! En revanche, si vous avez la chance de pouvoir vous installer dans un lieu de gagnage alimentaire ou de repos, quelques appelants et des appels discrets suffiront, mais vous allez devoir être très bien caché ! En effet, habitués de se retrouver dans ce lieu, les canards remarqueront tout changement majeur dans le paysage environnant et ils deviendront alors ultras méfiants ! Dans les prochains blocs consacrés au trio infernal, je passerai en revue les grands principes de base le concernant par groupe de sauvagines; canards de surface et plongeur, sur l’eau et dans les champs ainsi que les bernaches et les oies blanches au champ essentiellement.

Appelants-appels-caches
Dans ce bloc, je vais vous entretenir du fameux trio infernal que sont les appelants, les appels et bien entendu les caches. Dans la chasse à la sauvagine, l’importance relative de chaque membre de cette trilogie varie selon le groupe de sauvagines chassé et même entre les espèces à l’intérieur de ceux-ci. Par exemple, pour les canards de surface dans les marais, petites rivières ou milieux fermés, être bien caché sera important, mais si par mégarde vous n’êtes pas exactement à l’endroit de prédilection de ceux-ci, il vous faudra installer beaucoup d’appelants, dont certains mobiles, et insister sur les appels ! De nombreuses fois, dans mon jeune temps, j’ai vu des canards barboteurs, en particulier des branchus, se jeter hors de portée de tir parce que mon installation était trop faible et mes appels très peu convaincants ! En revanche, si vous avez la chance de pouvoir vous installer dans un lieu de gagnage alimentaire ou de repos, quelques appelants et des appels discrets suffiront, mais vous allez devoir être très bien caché ! En effet, habitués de se retrouver dans ce lieu, les canards remarqueront tout changement majeur dans le paysage environnant et ils deviendront alors ultras méfiants ! Dans les prochains blocs consacrés au trio infernal, je passerai en revue les grands principes de base le concernant par groupe de sauvagines; canards de surface et plongeur, sur l’eau et dans les champs ainsi que les bernaches et les oies blanches au champ essentiellement.

Cache à canard invisible dans un petit lieu de gagnage de jour.
Biologie et aménagement
Canards malards à la fin de la saison dans la rivière des Outaouais.
Connaissez-vous le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine (PNAGS) ? Il s’agit d’un partenariat international qui vise la protection et la conservation des habitats de terres humides et des populations de sauvagine qui les habitent, en mettant les gens en contact avec la nature. En 1986, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont signé cette entente internationale de partenariat coopératif qui visait le rétablissement des populations de sauvagine en déclin. Le Mexique est devenu un signataire du Plan lors de la mise à jour de 1994. Le plan a connu et continue de connaître plusieurs succès et des résultats probants au niveau de l’élaboration de politiques d’utilisation des terres, agricoles et publiques de même que sur l’intégration des connaissances scientifiques et des systèmes de surveillance à la planification, et sur l’exécution de programmes liés à l’habitat. Dans les faits, de nombreuses populations de sauvagine sont substantiellement plus importantes aujourd’hui qu’elles ne l’étaient au départ du plan en 1986. Malgré ces succès, bien des dangers guettent les oiseaux migrateurs et leurs habitats. Plus que jamais aujourd’hui, l’évolution des valeurs du public, l’urbanisation et la demande croissante en énergie et en eau n’en sont que quelques exemples criants. Un des problèmes est aussi le nombre décroissant de sauvaginiers, source principale de financement, qui pourrait affecter, à la longue, le maintien des programmes axés sur l’habitat. Je vous invite donc à consulter le site web du PNAGS pour en savoir plus et vous tenir à jour sur les activités de conscientisation qui auront lieu en 2022. https ://nawmp.wetlandnetwork.ca/what-is-nawmp/

Biologie et aménagement
Connaissez-vous le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine (PNAGS) ? Il s’agit d’un partenariat international qui vise la protection et la conservation des habitats de terres humides et des populations de sauvagine qui les habitent, en mettant les gens en contact avec la nature. En 1986, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont signé cette entente internationale de partenariat coopératif qui visait le rétablissement des populations de sauvagine en déclin. Le Mexique est devenu un signataire du Plan lors de la mise à jour de 1994. Le plan a connu et continue de connaître plusieurs succès et des résultats probants au niveau de l’élaboration de politiques d’utilisation des terres, agricoles et publiques de même que sur l’intégration des connaissances scientifiques et des systèmes de surveillance à la planification, et sur l’exécution de programmes liés à l’habitat. Dans les faits, de nombreuses populations de sauvagine sont substantiellement plus importantes aujourd’hui qu’elles ne l’étaient au départ du plan en 1986. Malgré ces succès, bien des dangers guettent les oiseaux migrateurs et leurs habitats. Plus que jamais aujourd’hui, l’évolution des valeurs du public, l’urbanisation et la demande croissante en énergie et en eau n’en sont que quelques exemples criants. Un des problèmes est aussi le nombre décroissant de sauvaginiers, source principale de financement, qui pourrait affecter, à la longue, le maintien des programmes axés sur l’habitat. Je vous invite donc à consulter le site web du PNAGS pour en savoir plus et vous tenir à jour sur les activités de conscientisation qui auront lieu en 2022. https ://nawmp.wetlandnetwork.ca/what-is-nawmp/

Canards malards à la fin de la saison dans la rivière des Outaouais.
Anecdote sauvaginière
L’ami de l’auteur Claude Picard presque 30 ans plus tard après l’histoire du grand héron bleu défécateur…
Je vais toujours me souvenir de cette histoire qui m’est arrivée alors que je chassais avec mon grand chum Claude Picard dans la baie Bleury à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix (qui n’en contient plus soit dit en passant!) alors que nous étions tout juste majeurs. Un pourvoyeur du coin, « ti-Guy Mayer », confectionnait des douzaines de caches en cèdre qu’il louait pour « l’ouverture » du canard pour ensuite les laisser à l’abandon le reste de la saison. Nous profitions de cette manne en allant nous installer, selon la provenance du vent, dans une de ses caches d’octobre à la prise des glaces. Le problème est que l’eau de la rivière Richelieu montait beaucoup à partir de la mi-octobre, il nous fallait donc ajuster les caches en conséquence. Un bon matin de lendemain de veille que nous étions pressés (hé oui votre chroniqueur n’a pas toujours été sage dans son jeune temps … sic!) ,nous n’avions pas pris le temps de rehausser une de ces caches. Nous avions simplement défait la barre horizontale de l’entrée pour y insérer notre petite embarcation de 14 pieds qui se faufilait tout juste en dessous du reste de la structure de la cache. Nous avions décidé de chasser tous deux biens assis au fond de l’embarcation couché sur le dos, recouvert du cèdre de la cache, nous étions pratiquement invisibles ! Mais quel inconfort; le froid de l’eau au travers de la coque du bateau, les branches dans le visage et la position semi-couchée très instable. On travaillait fort à chaque tir en faisant un vrai exercice de redressement assis à chaque fois! Quelle misère! Puis, ce matin-là, pour ajouter à notre malheur, un grand héron bleu vint se poser tout juste à côté de Claude sur le bout de la cache, soit à 3 ou 4 pieds de lui seulement, nous trouvions ça très drôle jusqu’à ce que Claude lui fasse un ‘’BHOU’’ retentissant qui lui fit pendre son envol …. Que font tous les grands oiseaux lorsqu’ils décollent soudainement de la sorte ? Hé oui, ils défèquent, et, dans le cas du grand héron, ce qui est éjecté doit avoir au moins un bon trois pieds de long ! Tout ça a atterri directement sur mon chum qui se trouvait en bas du vent, il en a eu partout dans le visage, les oreilles et le corps … j’étais mort de rire, mais j’ai vite déchanté; une odeur pestilentielle a envahi la cache en deux secondes et comme il ne ventait pas fort ce matin-là, l’air empestait le poisson mort… dégoûtant à souhait ! Claude a sauté dans la rivière pour se laver tandis que je ramassais les appelants, encore crampé aux larmes et rigolant de bon cœur … j’en ris encore aujourd’hui en vous racontant cette histoire. Petit conseil, si un grand héron vient vous saluer un bon petit matin de chasse, soyez cool avec lui, car il pourrait bien le faire payer en double si vous faites le guignol en lui faisant peur !

Anecdote sauvaginière
Je vais toujours me souvenir de cette histoire qui m’est arrivée alors que je chassais avec mon grand chum Claude Picard dans la baie Bleury à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix (qui n’en contient plus soit dit en passant!) alors que nous étions tout juste majeurs. Un pourvoyeur du coin, « ti-Guy Mayer », confectionnait des douzaines de caches en cèdre qu’il louait pour « l’ouverture » du canard pour ensuite les laisser à l’abandon le reste de la saison. Nous profitions de cette manne en allant nous installer, selon la provenance du vent, dans une de ses caches d’octobre à la prise des glaces. Le problème est que l’eau de la rivière Richelieu montait beaucoup à partir de la mi-octobre, il nous fallait donc ajuster les caches en conséquence. Un bon matin de lendemain de veille que nous étions pressés (hé oui votre chroniqueur n’a pas toujours été sage dans son jeune temps … sic!) ,nous n’avions pas pris le temps de rehausser une de ces caches. Nous avions simplement défait la barre horizontale de l’entrée pour y insérer notre petite embarcation de 14 pieds qui se faufilait tout juste en dessous du reste de la structure de la cache. Nous avions décidé de chasser tous deux biens assis au fond de l’embarcation couché sur le dos, recouvert du cèdre de la cache, nous étions pratiquement invisibles ! Mais quel inconfort; le froid de l’eau au travers de la coque du bateau, les branches dans le visage et la position semi-couchée très instable. On travaillait fort à chaque tir en faisant un vrai exercice de redressement assis à chaque fois! Quelle misère! Puis, ce matin-là, pour ajouter à notre malheur, un grand héron bleu vint se poser tout juste à côté de Claude sur le bout de la cache, soit à 3 ou 4 pieds de lui seulement, nous trouvions ça très drôle jusqu’à ce que Claude lui fasse un ‘’BHOU’’ retentissant qui lui fit pendre son envol …. Que font tous les grands oiseaux lorsqu’ils décollent soudainement de la sorte ? Hé oui, ils défèquent, et, dans le cas du grand héron, ce qui est éjecté doit avoir au moins un bon trois pieds de long ! Tout ça a atterri directement sur mon chum qui se trouvait en bas du vent, il en a eu partout dans le visage, les oreilles et le corps … j’étais mort de rire, mais j’ai vite déchanté; une odeur pestilentielle a envahi la cache en deux secondes et comme il ne ventait pas fort ce matin-là, l’air empestait le poisson mort… dégoûtant à souhait ! Claude a sauté dans la rivière pour se laver tandis que je ramassais les appelants, encore crampé aux larmes et rigolant de bon cœur … j’en ris encore aujourd’hui en vous racontant cette histoire. Petit conseil, si un grand héron vient vous saluer un bon petit matin de chasse, soyez cool avec lui, car il pourrait bien le faire payer en double si vous faites le guignol en lui faisant peur !

L’ami de l’auteur Claude Picard presque 30 ans plus tard après l’histoire du grand héron bleu défécateur…