Pêche

La passion

au féminin!

L’auteure est une véritable passionnée de pêche. Elle pose fièrement ici avec deux beaux achigans leurrés en compagnie de son fils Émile.

Texte et photos
Vanessa Roussin

L’auteure est une véritable passionnée de pêche. Elle pose fièrement ici avec deux beaux achigans leurrés en compagnie de son fils Émile.

La pêche est un monde vaste et fabuleux. Pour certains, il est question de simplement attraper un poisson pour le consommer mais pour d’autre la pêche est un art, un mode de vie, une activité de relaxation et pour l’élite même une carrière professionnelle. La passion provient souvent d’un évènement marquant, d’un moment sentimental ou d’une richesse transmise par les liens familiaux ou amicaux. Ce que je peux vous dire, c’est que lorsque nous sommes touchés par cette passion, nous sommes contaminés par un désir immense de liberté et de conquête dans des aventures de pêche époustouflantes. La pêche est tellement enrichissante, elle permet de s’instruire sur la faune et la flore, connaître la biodiversité, augmenter nos compétences et nos techniques, apprendre à s’orienter et à s’adapter avec une température qui influe sur nos poissons. Chaque individu peut trouver un aspect à la pêche qui corrèle avec ses aspirations. Permettez-moi de vous faire voyager au travers de mon histoire et vous transmettre ma passion. Par ailleurs, j’ai quelques conseils pour les femmes qui désirent pêcher et découvrir cette passion.

J’ai eu la chance inouïe de grandir dans une famille de pêcheurs chevronnés. Mes parents ont été des fervents amateurs de pêche et ils ont apporté leurs marmailles dans leurs aventures de pêche. Dès l’âge de 4 ans, j’avais ma petite canne à pêche Rapala en forme de poisson et j’étais capable de sortir de beaux dorés à la dandinette avec un simple ver de terre. Mon père adore la pêche et il a eu l’occasion de m’amener à plusieurs types de pêche. J’ai appris avec lui les rudiments de cette belle activité. Il m’a enseigné des techniques plus simplistes telles que la traîne et le lancer léger. Avec le temps, j’ai aussi appris la dandinette, l’expérimentation de ferrer un poisson sur une canne plombée et l’utilisation d’un « downrigger » manuel et électrique. Ma mère aimante et patiente, nous préparait à nos voyages à la pourvoirie Duplessis à La Tuque et à la Zec Maison de Pierre au campement de mes grands-parents maternels. Elle est une femme tempérante à la main dévouée pour ses quatre enfants. Je tiens à mentionner qu’il faut une patience hors du commun pour garder captivés quatre enfants dans une chaloupe. Ces souvenirs familiaux constituent la base de ma passion.

C’est en compagnie de ses parents que la passion de l’auteure pour la pêche a débuté.

L’élément déclencheur crucial dans ma vie qui m’a propulsé à devenir une pêcheuse d’un rang plus professionnel que celui d’amateur est l’apparition de ma maladie de Crohn en 2019. Parfois, la vie va vous pousser vers des difficultés que vous penserez insurmontables, mais ces évènements ont lieu pour une raison. J’en ai voulu à la vie de devoir vivre avec une maladie chronique, j’ai souffert de plusieurs maux, j’ai dû subir une opération, j’ai dû me priver énormément mais au travers de ces difficultés, j’ai développé une attitude hédoniste me propulsant à conquérir mes rêves. J’ai dû arrêter de travailler pour débuter des traitements afin de pouvoir m’alimenter et à ce moment dans ma tête j’avais beaucoup de misère à trouver un plaisir dans la vie. 

Je me suis donc accrochée à la pêche pour m’en sortir. Je me sentais dépérir seule dans ma maison… et cette idée récurrente de partir pêcher m’envahissait. Je me suis donc levée un matin, j’ai embarqué dans ma voiture et je suis partie en Gaspésie. Rien ne pouvait m’arrêter, j’avais envie de vivre. Je me disais que je ne vivrais pas une vie sans passion sans but sans aspiration. J’avais besoin de me trouver, de trouver ma voie, de trouver mon « X »…  Je suis partie toute seule et j’ai décidé d’aller pêcher. J’ai rencontré des gens merveilleux et j’ai connu la culture gaspésienne. J’ai eu la chance d’avoir un enseignement d’un excellent guide pour apprendre la pêche à la mouche et la pêche de la plupart des poissons en Gaspésie. 

La pêche au saumon à la mouche reste mon type de pêche favorite à ce jour. J’ai aimé pêcher la plie sur les berges de la mer, ce poisson délicieux me permettait de manger dans les moments bas de ma maladie. Le bar rayé et le maquereau sont des poissons assez forts et divertissants également. Les gens s’accumulaient sur le quai à New Richmond et chacun y capturaient des belles prises. On profitait de la vie et il n’y avait pas de lendemain. J’ai appris pendant ce temps que dans la vie, nous avons besoin d’un équilibre sain entre le travail et nos aspirations. De plus, une gestion du stress adéquate améliore notre santé. Tout le monde sait que la pêche remet le « stressomètre » à zéro ! Ces souvenirs en Gaspésie resteront gravés dans ma mémoire.

La pêche au saumon à la mouche demeure une des pêches favorites de l’auteure.

Le fait de pêcher me rendait heureuse et j’en avais besoin afin de trouver une force positive pour affronter mes difficultés dans ma vie. Quand je partais à la pêche, je me sentais libre et paisible. Lorsque ma maladie s’est enfin stabilisée, j’ai continué à pêcher de façon régulière et à tous mes moments libres. J’ai eu la chance de rencontrer mon conjoint, Éric, un peu plus tard et maintenant on a la chance de partager cette passion commune de la pêche ensemble dans les lacs de la Matawinie. Nous y avons notre endroit préféré, un lac d’une belle envergure regorgeant de beaux spécimens de dorés, de brochets légendaires, de perchaudes de 14 pouces et de magnifiques truites grises. Dans nos excursions de pêche, on y apporte nos deux garçons. Émile et Zachary sont de vrais mordus et ils suivent nos traces avec détermination. 

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L’auteure adore pêcher en compagnie de son conjoint Éric (A ), de son fils Émile (à gauche) et de son beau-fils Zachary (B) qui sont tous de vrais passionnés.

Depuis 2022, j’ai accepté de participer aux émissions de Passion Plein air et je suis devenue la partenaire de pêche officielle de Raymond Carignan. Raymond est devenu mon mentor de pêche et il m’a enseigné à perfectionner mes compétences et connaissances sur toutes les techniques de pêche en vue de participer à des tournois. Actuellement, je détiens la capacité de pêcher chaque espèce de poissons et utiliser toutes les techniques afin de m’assurer d’être en mesure de capturer du poisson. Je me qualifie de pêcheuse polyvalente multi-espèces.

Vanessa est depuis 2022 la partenaire de pêche officielle du réputé pêcheur et animateur de l’Émission Passion Plein Air, Raymond Carignan.

La vérité est que j’ai cruellement manqué de confiance en moi. J’avais toujours cette crainte d’être jugée lorsque je pêche devant d’autres personnes et des inconnus. En étant une femme seule, je me suis limitée dans mes activités par ce sentiment d’incertitude. Je savais pêcher mais j’avais peur de m’aventurer seule ou de me tromper. Aujourd’hui je ne fais que penser à ces moments et j’en ris… Le meilleur conseil que je peux donner à une femme qui souhaite augmenter ses connaissances en pêche est de ne pas douter d’elle-même. Le temps que vous perdez à vous remettre en question, le temps que vous perdez à attendre quelqu’un pour venir avec vous, est du temps perdu. Écoutez-moi et faites-vous confiance, foncez et allez-y.

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L’auteure se considère comme une pêcheuse multi-espèces qui s’intéresse à une grande variété de poissons dont le touladi (A) et la barbue (B).

Ne vous embarquez pas avec n’importe qui toutefois. Dans le monde de la pêche et des réseaux sociaux, il y a beaucoup d’âmes malveillantes. Si vous êtes une femme et êtes incertaine, prenez un guide certifié la première fois ou allez-y avec une personne de confiance seulement. Ne faites pas automatiquement confiance aux pêcheurs sur les réseaux sociaux. Vous pouvez réserver un forfait dans une pourvoirie avec un groupe de femme. Vous allez pouvoir créer de fabuleux moments en plus d’être encadrées dans vos démarches. Pour ma part, je me souviens quand je tenais ma canne à pêche et je me demandais si j’y allais seule ou non. Je tournais en rond dans mon salon à rassembler tout mon courage pour y aller. Je peux vous dire que j’ai affronté mes craintes et j’ai foncé vers mes rêves.

J’ai longtemps eu plusieurs questions également, je voulais m’informer sur des équipements plus performants et des techniques plus avancées. Je vous dirais que j’ai été choyée de pouvoir compter sur Raymond Carignan à mes côtés. J’ai quand même demandé de l’aide à certaines personnes qui avaient déjà été sélectionnées comme références. Par exemple un pro-staff pour une compagnie peut aussi vous informer. Il arrive un moment où vous devez vous informer pour continuer à progresser dans vos techniques afin de déjouer plus de poissons. Il existe maintenant des groupes de pêche féminins pour poser vos questions sur les réseaux sociaux. Bien entendu le magazine 100% CHASSE PÊCHE regroupe aussi une panoplie de conseils donnés gratuitement par des gens passionnés et expérimentés. Je peux aussi répondre à vos questions de pêche et j’en serais honorée. J’espère que vous lirez mes prochains articles qui regorgeront de renseignements utiles sur les poissons et la meilleure technique à utiliser pour les capturer. Vous y trouverez plusieurs conseils de référence pour vos prochaines aventures de pêche.

Raymond Carignan a été un véritable mentor pour l’auteur.

N’oubliez pas, vous êtes une aventurière et vous êtes capable. Les voyages de pêche seront vos plus beaux souvenirs. De votre première capture à votre plus grosse prise, vous allez découvrir des forces cachées en vous. La pêche c’est beaucoup plus que d’attraper un poisson, c’est se surpasser… c’est découvrir nos capacités et c’est de vivre au maximum.

Un jour, la jeune fille en vous, devient la femme qui réalise ses rêves. Qu’attendez-vous?

L’auteure a décidé de vivre ses rêves et ses passions à fond de train. Et vous?

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