SAUVAGINE

Textes et photos
MICHEL LA HAYE

Comme de raison, cette chronique va parler presque entièrement de préparation, car dans l’ordre, c’est l’étape la plus importante pour réussir des tableaux de chasse dignes de ce nom!  Elle sera suivie, ensuite, de la prospection, d’une phase de préparation terrain et de l’action elle-même. Qu’il s’agisse de « reniper » des appelants, habiller une cache ou bien équiper mon embarcation adéquatement avec des équipements de sécurité exigés par Transport-Canada, qui pourraient vous sortir d’un mauvais pas, surtout en fin de saison dans les eaux froides, j’adore cette étape de la chasse à la sauvagine. Voir tous les appelants en ordre d’étape de retouche est un réel plaisir, comme sur la photo ci-dessous. C’est aussi souvent le temps de retrouver les vieux amis qui viennent donner un coup de main, comme Raphael, un des fils de mon ami Angie, qui est toujours prêt à aider.

Les appelants placés en ordre de retouche partout dans le grand stationnement de ma base de service de guide, quelle belle vision. 😊.

Raph, comme on le surnomme, le second fils de mon ami et aide de chasse Angie, sortant ses talents de peintre pour faire les retouches de plumage des appelants de bernache pleine forme.

Réponse
aux
lecteurs

Réponse aux lecteurs

Retouche des appelants, quelle peinture choisir?

Je vois souvent, et on me demande régulièrement, quelle peinture utiliser pour retoucher les appelants de canard et de bernache qui ne sont pas veloutés (flockés). Pour ma part, j’utilise une peinture conçue à cet effet qui a la même propriété que les plumes d’oiseaux, c.-à-d. elle reflète les UV, vous la trouverez, entre autres, chez le fournisseur Reel Wings Decoys  et vous trouverez les choix de peinture sous l’onglet « UV Decoy Paint-Bird vision ». J’explique plus bas comment fonctionne la vision des oiseaux par rapport à la nôtre. On ne le dira jamais assez souvent, suivez bien les instructions, commencez par laver vos appelants, sablez-les si nécessaire, ne sautez pas d’étape, car vous le paierez cher plus tard en saison quand la peinture commencera à lâcher ou à s’égratigner facilement! En plus, en utilisant une peinture de ce type, vous prolongerez la vie de vos appelants, car elle offre l’avantage de protéger les pigments de la dégradation causée par les UV. Il existe un vernis mat qui fait le même travail utilisé par les artistes pour protéger les œuvres qui sont exposées à l’extérieur, il est fabriqué par Krylon et disponible dans les boutiques de fournitures d’art.

Un autre bon truc pour retoucher ses appelants correctement, prenez des photos du gibier à imiter et servez-vous-en comme modèle, c’est simple, pratique et très efficace, voyez ci-dessous.

Des pinceaux, des éponges, un peu d’apprêt et beaucoup de patience, sont les ingrédients nécessaires pour bien retoucher ses appelants.

Quelques photos de bernache sous différents angles montrant la finesse des coloris et des patrons de leur plumage

Appelant-appels-caches

La précision dans les retouches des appelants

Justement, en parlant des détails du plumage des oiseaux, on me dit souvent que je suis trop perfectionniste ou même extrême dans mes préparations de chasse, et les retouches des appelants n’y échappent pas! Bien entendu, à l’ouverture du canard, alors que ceux-ci n’ont aucune méfiance, ou encore en octobre alors que les bernaches, nombreuses, ne trouvent que quelques champs coupés pour se nourrir, l’apparence des appelants, sans être secondaire, est moins importante. Il en va tout autrement en novembre et en fin de saison alors que ces oiseaux ont connu le feu et qu’ils ont plus de sites d’alimentation à leur disposition. En effet, c’est à ce moment que la moindre faille dans le trio infernal appelants-appels-caches peut vous causer bien des soucis, voire ruiner une belle sortie de chasse! Pour illustrer un bon exemple du réalisme des appelants que j’utilise et le soin que j’apporte à leur apparence, je vous montre une photo que j’ai prise sur le vif pendant une séance de retouches d’appelants de bernache au début de septembre. Par hasard, un groupe de mes bernaches « domestiques » (permis d’aviculteur d’Environnement Canada nécessaire) est passé tout juste derrière les appelants « terminés » dont toutes les retouches fines du plumage avaient été faites. Une photo vaut mille mots, jugez par vous-même! J’ai d’ailleurs une anecdote que je vous raconte à ce sujet dans la dernière section de cette chronique.

Groupe de bernaches passant près des appelants dont toutes les retouches étaient terminées, remarquez le réalisme des faux oiseaux sur cette photo.

Sécurité nautique

Bien qu’il ne s’agisse pas d’une cache directement, les chasseuses ou duck boat jouent exactement le même rôle.  Selon sa longueur hors tout, votre embarcation devra être munie de certains équipements de protection ou d’avertissement sonores, etc.  Vous trouverez ces listes, bien illustrées par tranche de longueur (voir photo ci-dessous) sur le site suivant   https://navigationnautiquecanada.ca/equipment-securite-bateau/ et dans les guides distribués gratuitement dans les bonnes boutiques de fourniture de bateaux. Les équipements de base sont disponibles dans plusieurs magasins de sport, pour ma part, j’ai adopté l’Entrepôt Marine, que je me permets de mentionner, car les prix sont bons et je n’ai jamais eu de problème avec les dates de péremption des équipements. En effet, pour les signaux de détresse pyrotechniques par exemple, il y a une date limite d’utilisation, et je me suis fait avoir à mes débuts avec des achats de matériel dont la date d’expiration était proche, ou même dépassée dans certains cas, en particulier dans de gros magasins assez connus. C’est pour cette raison que je favorise les petites boutiques spécialisées pour équiper mes embarcations de pêches commerciales, de recherche et de guidage adéquatement. Un petit truc en passant, il vous faudra une écope ou bien une pompe à main dans votre embarcation. Pour ma part, j’aime bien réutiliser une bouteille d’eau de javel vide qui est composée d’un plastique durable et assez résistant. Il s’agit juste de couper le fond de la bouteille tel qu’illustré ci-contre.

Bien qu’il ne s’agisse pas d’une cache directement, les chasseuses ou duck boat jouent exactement le même rôle.  Selon sa longueur hors tout, votre embarcation devra être munie de certains équipements de protection ou d’avertissement sonores, etc.  Vous trouverez ces listes, bien illustrées par tranche de longueur (voir photo ci-dessous) sur le site suivant   https://navigationnautiquecanada.ca/equipment-securite-bateau/ et dans les guides distribués gratuitement dans les bonnes boutiques de fourniture de bateaux. Les équipements de base sont disponibles dans plusieurs magasins de sport, pour ma part, j’ai adopté l’Entrepôt Marine, que je me permets de mentionner, car les prix sont bons et je n’ai jamais eu de problème avec les dates de péremption des équipements. En effet, pour les signaux de détresse pyrotechniques par exemple, il y a une date limite d’utilisation, et je me suis fait avoir à mes débuts avec des achats de matériel dont la date d’expiration était proche, ou même dépassée dans certains cas, en particulier dans de gros magasins assez connus. C’est pour cette raison que je favorise les petites boutiques spécialisées pour équiper mes embarcations de pêches commerciales, de recherche et de guidage adéquatement. Un petit truc en passant, il vous faudra une écope ou bien une pompe à main dans votre embarcation. Pour ma part, j’aime bien réutiliser une bouteille d’eau de javel vide qui est composée d’un plastique durable et assez résistant. Il s’agit juste de couper le fond de la bouteille tel qu’illustré ci-dessous.

L’auteur aime bien se confectionner une écope en coupant la base d’une bouteille d’eau de javel vide.  

Une partie des équipements nécessaires à bord de votre embarcation, j’ai ajouté des autocollants servant à inscrire le numéro de matricule sur la coque de la proue de manière bien visible à gauche, suivie de mon écope maison, d’un phare de position avant et arrière (devant l’écope), un ensemble de feux de position bons jusqu’en 2025, un extincteur de petite dimension et un coffre étanche pour ranger le tout. Il manque, entre autres, un système d’avertisseur sonore, une ancre et son câble, des pagaies et une gaffe (vignette).

Pour vous permettre de les reconnaître, voici les pages couvertures des deux guides disponibles dans les bonnes boutiques d’équipements de bateaux.

Biologie et aménagement

La peinture qui reflète les UV donne un look bien plus réaliste à vos appelants aux yeux des oiseaux, et voici pourquoi. Les oiseaux bénéficient d’une vision plus nette et différente des humains, et en plus ils sont capables de voir dans le spectre UV, ce que nous ne pouvons pas faire. Les peintures mates standards absorbent les UV et ne les réfléchissent pas. L’image ci-dessous montre notre vison à gauche et celle des oiseaux à droite, très différente n’est-ce pas ?  En utilisant une peinture qui reflète les UV, vous pouvez repeindre vos anciens appelants pour les rendre plus réalistes aux yeux de la sauvagine. Les oiseaux voient 4 couleurs primaires : rouge, vert, bleu et ultraviolet (UV). Toutes les couleurs visibles par les oiseaux sont des mélanges et des combinaisons de ces 4 couleurs. Les humains ne peuvent pas voir cette 4e couleur, car nous n’avons pas les cônes nécessaires pour y arriver dans nos yeux.

Photo illustrant la différence de vision entre un humain à gauche et la sauvagine à droite.

Anecdote sauvaginière

J’ai un très bon ami bulgare, Dimitri, un ours de 6 pi 3 po super gentil et aimable, qui est retourné dans son pays récemment et avec lequel je me suis lié d’amitié juste avant la pandémie (ouch, oui je sais que ce mot fait mal). Il adore la chasse, en particulier à la sauvagine. J’ai tôt fait de l’inviter à la chasse à la bernache après le début de notre amitié. Il vient me rejoindre chez moi, nous jasons et préparons le matériel de chasse et partons rejoindre les autres chasseurs en arrière de mon ancienne maison. La journée s’annonce bonne, les outardes volaient beaucoup la veille. Dimitri nous aide à tout installer, dans ses bras noueux et immenses, une poche d’appelants, voire deux, ne pèsent pas très lourd! Le jour se lève, et le premier voilier arrive et se jette directement dans les appelants. J’ai été surpris et je n’ai pas eu le temps de donner le « GO ».  Dimitri, dont c’est la première chasse, est resté accroupi la tête entre les genoux, il devait craindre d’effrayer les oiseaux et par respect, et même si un panneau pivotant cache très bien les chasseurs par-dessus mes caches, il n’a pas osé se montrer. Gentlemen, les clients présents lui laissent le premier baroud d’honneur pour les bernaches posées et très vulnérables.  Il fait encore sombre, je baisse le panneau doucement, les bernaches ne décollent pas, je donne le « GO » à Dimitri, qui lève enfin les yeux et « bang, bang » un appelant touché de plein fouet roule vers le fond du plan! Tellement qu’il en perd ses pattes! Un peu fâché, mais en même temps amusé, j’indique à mon ami où se trouvent les bernaches, et, croyez-le ou non, il achève l’appelant passoire avec un troisième coup! Je donne le « GO » aux autres chasseurs qui abattent quelques bernaches qui, aussi surprises que moi, n’avaient pas levé! J’étais vraiment en maudit, et le pauvre Dim tout penaud d’avoir abattu ….  Un appelant! Plus tard au grand soleil pendant que nous ramassions les appelants, il me regarde et me dit en anglais avec son délicieux accent est européen: « tout le monde le dit, mais c’est vrai qu’ils sont réalistes tes appelants, bien trop en fait! ». Nous partons tous les deux à rire de bon cœur. Vous savez quoi? Dim n’est pas le seul à avoir fait des tableaux de chasse avec mes appelants, il n’y en pas un seul qui ne sonne pas comme des maracas!

Laquelle est la vraie ?

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