CHRONIQUE

100% PÊCHE

LE TRIO

D'ENFER

du pêcheur
à la

jig!

Par
Richard Monfette

Lorsqu’il est question de chasse à la sauvagine, le trio d’enfer correspond à une combinaison de trois aspects importants de la chasse, soit le camouflage, les appelants et bien sûr l’appel. Pour faire un parallèle, à la pêche du doré à la jig, le trio d’enfer serait la canne, le fil et la tête de dandinette utilisés. Selon moi, ces trois éléments forment la base pour un pêcheur à la dandinette qui désire améliorer ses résultats.

Comme pour la chasse, si on néglige l’un de ces éléments, les autres deviendront aussitôt moins efficaces, et même parfois totalement improductifs. En réalité chacun des équipements mentionnés doit composer un tout qui rendra la présentation de notre leurre la plus naturelle et subtile possible, ce qui permet de déjouer même les dorés les plus rusés et méfiants ou carrément inactifs.

Prenons maintenant chacun de ces éléments un à la fois. La tête de jig doit être la plus petite et légère possible tout en tenant bien sûr compte des conditions climatiques, de la force du courant et de la profondeur. À cet égard, plus vous gagnerez en expérience de pêcheur plus il sera facile de faire le bon choix. Par exemple, lorsque les poissons mordent mal, qu’ils semblent peu nombreux et que le vent et le courant sont faibles, une tête de 1/8 oz plutôt que de 3/8 oz sera souvent la clé pour connaître du succès. J’ai déjà passé pour un vrai magicien simplement en employant des têtes de dandinettes beaucoup plus petites et subtiles que les autres pêcheurs.

En tenant compte des conditions auxquelles le pêcheur fait face (vent, courant, profondeur), ce dernier devrait toujours choisir la tête de dandinette la plus légère possible.

Tel que mentionné précédemment, ces petites jigs ne seraient d’aucune utilité si je n’utilisais pas des cannes de qualité supérieure qui me permettent de bien sentir tout ce qui se passe au bout du fil. Une canne légère au brin fin, relativement courte (moins de 6 pi) et à haut coefficient de graphite est indispensable pour devenir un «dandineur» de classe supérieure.

Finalement, le lien qui relie la canne au jig ne doit pas être pris à la légère, et un laisser-aller à cet effet pourrait vraiment rompre la chimie parfaite du trio infernal. De mon côté, pour «jigger» à faible profondeur (moins de 10 pi) je me sers encore de monofilament de bonne qualité plutôt que de fil tressé sans élongation. Puisque j’emploie des cannes d’une grande sensibilité  et plutôt rigides, je considère qu’à très faible profondeur l’élongation nulle du super fil devient un désavantage. J’ai alors l’impression que les dorés ont tendance à sentir quelque chose lorsqu’ils attaquent et souvent vont recracher la jig avant que j’ai le temps de ferrer. Au contraire quand j’utilise du mono son élongation réduit cette situation et j’obtiens alors un meilleur tôt de ferrage. Il faut aussi dire que j’aime bien ferrer avec grande force et qu’à faible profondeur en utilisant un fil tressé on doit modérer ses ardeurs aux risques de carrément arracher le jig de la gueule des dorés.

Comme il utilise une canne courte à action rapide, l’auteur préfère utiliser du monofilament lorsqu’il pêche à très faible profondeur. Par contre lorsque la profondeur devient plus importante, le fil tressé est maintenant devenu un incontournable pour bien sentir le fond et les touches subtiles.

Si par contre votre canne est plutôt molle, même à faible profondeur je vous conseille le fil tressé, car sa grande sensibilité et sa faible élongation compenseront pour ce que votre canne ne peut vous offrir. Et à bonne profondeur la question ne se pose même pas. Le tressé est maintenant devenu un incontournable pour bien sentir le fond et les touches les plus subtiles et il équipe pratiquement toutes mes cannes. Pour ce qui est de la grosseur du fil, pour le mono j’utilise du 6 lb de résistance lorsque le fond est plutôt plat, mou et qu’il y a peu d’obstacles et du 8 lb lorsque j’attaque les secteurs près des obstacles et des structures. Dans le cas du fil tressé j’aime bien le 20/6 (résistance de 20 lb/diamètre équivalent à un mono de 6 lb) auquel j’ajoute un bas de ligne en fluorocarbone de 10 lb de la longueur de la canne (voir chronique 100% Pêche de l’édition de novembre 2022 pour les explications du nœud de jonction entre le fil tressé et le fluorocarbone). Pourquoi 10 lb? Parce que je trouve qu’il est plus facile à manier pour réaliser un nœud de jonction avec le fil tressé et que de toute façon il est complètement invisible dans l’eau.

CONSEIL DE PRO :

Allez voir ailleurs

Quand le poisson mord avec avidité, on pense rarement à changer de site de pêche. On se dit alors que ce serait une perte de temps de se déplacer alors que les percidés font la file pour attaquer notre jig. Cependant on oublie souvent que lorsque les dorés sont en chasse à un endroit donné, ils le sont aussi bien souvent partout dans le lac ou la rivière. Si votre vivier est déjà bien rempli, il s’agit du meilleur moment si vous désirez découvrir des secteurs de pêche moins connus et bien souvent très productifs. La majorité des pêcheurs font la bourde de chercher des nouveaux coins de pêche productifs quand les poissons sont inactifs, et il en est de même pour l’essai de nouveaux leurres. Mieux vaut les essayer quand ça mord!!!

C’est quand le poisson est actif qu’il faut chercher de nouveaux secteurs de pêche.

Le trio d’enfer dont-il est question dans cette chronique permet à l’auteur de pêcher efficacement le doré avec des leurres de finesse.

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