ORIGNAL
À L'APPEL

4 erreurs trop souvent commises

BAILEY BENNETT

Par
Denis Lapointe

Bien des choses ont été écrites sur la chasse à l’orignal! Saison après saison, on vit tous des expériences qui nous font apprendre et évoluer. On analyse, on peaufine nos techniques, on essaie de corriger des choses l’année suivante… L’article que je vous propose aujourd’hui est un mélange de mes propres expériences sur le terrain et des constats que j’ai faits à être en contact avec de nombreux chasseurs tout au long de ma carrière d’éditeur de magazine. Sans prétention, je suis persuadé qu’il vous permettra d’accroître votre taux de succès à la chasse à l’orignal!

Premièrement avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-moi de vous mentionner que cet article est davantage adapté aux chasseurs qui ont passablement de territoire pour se déplacer. De bons exemples de grands territoires sont les réserves fauniques, les pourvoiries, les clubs de chasse, certaines zecs et dans certains cas, des territoires publics ou privés. Par contre, si vous chassez sur une ou deux terres de 100 acres, les conseils que je m’apprête à vous partager seront plutôt durs à appliquer.

Je dois également vous confier que je chasse l’orignal presqu’exclusivement en période de rut (soit environ du 20 septembre au 8 octobre), car au fil des ans, j’ai toujours obtenu plus de réponses, d’action, de plaisir et de résultats à ces dates (qui dans mon cas, coïncide avec une saison à l’arc / arbalète)! Si vous chassez au moyen d’une arme à feu, le principe demeure le même, à l’exception que vous aurez certainement une occasion de tir plus rapidement (comparativement à l’arc ou à l’arbalète).   

Erreur #1

Ne pas couvrir assez de terrain

CAROLINE BOLDUC

Voici un magnifique mâle récolté à la chasse fine, grâce à l’approche décrite dans cet article.

Premièrement, il faut savoir que la puissance moyenne d’un appel d’un chasseur équipé d’un cornet de boulot traditionnel est environ 85 dB, plus ou moins 5 dB selon la puissance vocale de la personne. Donc avec un appel de cette puissance, la portée audible pour un orignal sera de plus ou moins 1000 pieds. Cette portée peut toutefois varier énormément selon la configuration du terrain et des conditions météo lors de l’appel. S’il pleut avec des vents forts par exemple, la portée d’un appel peut être réduite considérablement, et se limiter à quelques centaines de pieds seulement. À l’opposé, par un matin de forte gelée avec un léger vent en votre faveur et une belle vallée en avant de vous, ce même appel peut être entendu à une distance deux fois plus grande, ou même davantage!

Un chasseur qui chasse à l’affût, matin après matin, dans le même mirador, durant toute sa semaine, couvrira un rayon plutôt limité tout autour de son poste d’affût. La superficie couverte variera légèrement en fonction des conditions climatiques. À l’opposé, un autre chasseur moyennement en forme, qui se déplace de 2-3 km durant sa journée en exécutant des appels régulièrement aura beaucoup plus de chances d’entrer en contact avec un orignal et d’avoir des résultats positifs. En étant en déplacement, la superficie couverte par ses appels sera amplifiée, et de plusieurs fois. En fin de compte, la superficie couverte sera proportionnelle au nombre de kilomètres parcourus.

En ce qui me concerne, ce qui m’a donné le plus de résultats au fil des années, c’est ce que je qualifierais d’une chasse fine agressive à l’appel. Je m’explique. Je marche d’un bon pas, tant et aussi longtemps que je ne trouve pas d’indices frais d’orignaux. Soit des empreintes fraîches, soit des arbres broutés frais, soit des arbres frottés (frais!) ou encore, des souilles (fraîches, évidemment). Au moment où je trouve des indices frais, je passe en mode « tortue ». Je me déplace plus lentement en exécutant plus d’appels et en écoutant plus et plus longtemps. J’avance ainsi tant et aussi longtemps que je « patauge » dans les indices frais que j’ai trouvés. Si je réalise que je suis sorti de la zone « hot », à ce moment, je fais demi-tour pour repasser le plus possible à bon vent sur une autre trajectoire non loin de ces indices frais. J’exécute à quelques reprises ce même manège afin de me maintenir le plus possible dans les indices frais où sont les orignaux. Tôt ou tard, j’entre en contact avec un orignal! À mon avis, trop de chasseurs voient des indices frais et continuent leur chemin sans revenir et insister dans ce que je qualifierais de « hot spot ».

Erreur #2

Ne pas chasser au bon endroit

A : RICHARD MONFETTE
B : LOUIS TURBIDE

La recherche primaire d’indices sur le territoire comme les traces (A) ou les frottages frais (B) est très importante pour nous permettre de connecter rapidement avec un buck.

Plusieurs chasseurs partent à la chasse sans avoir examiné une carte de leur territoire. Pourtant, plusieurs types de cartes, comme une carte écoforestière, vous donneront une mine de renseignements très précieux. Il faut trouver les plateaux à flanc de montagne et sur les tops de montagne. Les vallées seront aussi un bon endroit à prospecter surtout si la température des derniers jours est très chaude. La forêt à ces endroits doit être mature et composée de conifères ou forêt mixte. Aussi, si vous avez ce type de forêt située tout près d’un important garde-manger, comme un bûcher avec une jeune repousse, cette forêt mérite d’être investiguée. Un autre endroit de prédilection, est un début de ruisseau, ou deux débuts de ruisseau, au cœur d’une forêt mature de conifères ou mixte. Il est à noter que plus ces endroits sont situés loin des routes et de toute présence humaine, plus ils auront de potentiel.

Une autre façon de gagner un temps précieux lors de notre semaine de chasse est de faire le tour de tous les chemins de notre territoire en VTT ou autres. Ici il est important d’aller très lentement pour voir tous les indices comme les empreintes et les arbres broutés et « cornaillés » sur le bord du chemin. Les petits bosquets qui sont littéralement arrachés par le panache d’un orignal viendront nous prouver la présence d’un mâle. Si on analyse parfaitement ces frottés dans les petits arbustes, on peut même estimer la grosseur du mâle à qui on a affaire. La grosseur des branches cassées et les dégâts causés à l’ensemble des petits arbustes peuvent nous laisser présager de la grosseur de son auteur. Certains pensent que le temps consacré à faire le tour de tous les chemins très lentement pour découvrir les indices est du temps perdu… Au contraire, en sachant dans quel secteur de votre territoire l’orignal est présent (au moment présent), vous perdrez beaucoup moins de temps à marcher pour les trouver. Car en temps normal, les orignaux se trouvent non loin de tous ces indices que vous avez trouvés, s’ils sont bel et bien frais. Mes années de chasse me l’ont prouvé maintes et maintes fois!

Donc au premier matin, après avoir analysé la carte de votre territoire, entrez le plus possible à bon vent pour aller marcher le secteur où les indices sont les plus frais et abondants. Ainsi vous n’aurez pas à vous déplacer rapidement sur de longues distances avant d’être dans un hot spot. Vous pourrez commencer plus tôt à marcher en mode tortue et vos chances d’entrer en contact avec un mâle seront beaucoup plus grandes. Idem pour vos chances de récolte! Et si vous ne réussissez pas à entrer en contact avec un orignal peut-être parce que les indices sont un peu plus vieux que vous croyiez ou que les orignaux ont quitté les lieux, il vous restera à aller vérifier toutes les options que vous avez identifiées sur votre carte avant le début de la chasse.

Donc ici avec une bonne analyse de la carte et du territoire avant la chasse vous pourrez marcher dans un territoire beaucoup plus prometteur pour récolter votre orignal. Car il ne faut pas oublier qu’une semaine de chasse c’est vite passé.

Erreur #3

Ne pas savoir réagir à une réponse d’orignal

MARK RAYCROFT

Lorsqu’on entend une femelle se lamenter au loin durant la période du rut il y a des très grandes chances qu’elle soit accompagnée d’un mâle. Même si le dialogue cesse avec cette femelle il peut être très payant pour le chasseur de tenter de s’approcher de ce groupe d’orignaux en imitant un mâle.

Une fois que le contact est rétabli, il nous faut analyser rapidement et correctement les sons qu’on entend. Si un mâle nous répond sans qu’on ait entendu de son de femelle, il suffit d’exécuter à nouveau des appels de mâle pour évaluer si le mâle s’approche de notre position ou s’il demeure sur place sans bouger. Des appels de mâle entremêlés de rattling léger ou agressif est une excellente stratégie pour faire décrocher ce mâle. Adaptez l’agressivité de vos appels et de votre rattling aux réponses du mâle en avant de vous. Si ce mâle persiste à ne pas vouloir avancer, approchez-vous de lui… Ceci aura pour effet de faire monter son agressivité au maximum et d’instinct, il cherchera à vous confronter.

À l’opposé, si un mâle vous répond et une femelle se lamente sans arrêt, la partie sera plus difficile. Cette femelle est sûrement en chaleur ou sur le point de l’être, et elle veut garder son mâle avec elle. De plus, elle voudra entraîner son mâle le plus loin possible de cette autre femelle (vous) qui vient d’arriver. Si la testostérone de ce mâle est au maximum et qu’il s’approche de vous immédiatement, il ne vous reste plus qu’à vous préparer à exécuter un tir.

Par contre, la majorité du temps, ce mâle va rester avec la femelle ou même s’éloigner avec elle. Et il est difficile d’avoir le dessus sur une vraie femelle! Après quelques appels, essayez de savoir par la puissance des sons entendus si les orignaux approchent, restent sur place ou encore, s’éloignent. Si vous avez la conviction que ce mâle va demeurer avec sa femelle ou même s’éloigner, il vous faut agir. Il faut avancer le plus près possible des orignaux tout en restant vigilant, puis en faisant des sons de mâle et de rattling provocateur. Il ne faut pas avoir peur de faire notre baveux pour montrer à ce mâle qu’on veut lui voler sa femelle. Ainsi plus on va s’avancer près des orignaux, plus le mâle va vouloir nous confronter pour protéger sa femelle. Comme déjà mentionné, un mâle a une réaction différente lorsqu’on est près de lui versus lorsqu’on est loin. De là l’importance de s’avancer le plus près possible pour le provoquer et ainsi entrer dans sa bulle. N’ayez pas peur qu’il vous voie! Les orignaux n’ont pas une bonne vision et se fient davantage à leur ouïe et leur odorat. Brandissez toujours votre palette pour le sécuriser et le provoquer davantage.

Si les sons semblent vous indiquer qu’ils s’éloignent de vous, n’ayez pas peur d’aller plus rapidement, tout en exécutant des appels de mâle et du rattling pour les rattraper.

J’ouvre ici une petite parenthèse. Ces quelques conseils sont appropriés si on se trouve en forêt, au cœur de l’habitat des orignaux. Il est certain que si vous tentez de vous approcher d’un orignal à découvert, dans un chemin, ou même dans un bûché, il aura le réflexe de fuir instinctivement. Mais en forêt, c’est une toute autre histoire.

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Erreur #4

Ne pas faire les bonnes manœuvres dans la phase finale

La pire chose qu’un chasseur puisse faire lorsqu’il entend un orignal mâle venir sur son call est de se cacher en faisant profil bas derrière un obstacle.

Combien de chasseurs, incluant moi-même, ont manqué la récolte de mâle orignal, pourtant bien accroché, qui avançait dans leur direction, ne sachant pas trop comment réagir ou en raison d’une mauvaise manœuvre à cet instant. Voici l’histoire classique : suite à ses appels de femelle, le chasseur entreprend un dialogue avec un mâle orignal. Après seulement quelques réponses, ce dernier s’avance en émettant des sons à toutes les cinq secondes, tout en cassant plusieurs branches lors de son approche. Il semble agressif. Il s’en vient à toute allure… 500 pieds, 400 pieds, 300 pieds, 200 pieds, le chasseur commence à voir les arbustes bouger et à entrevoir l’orignal. Le souffle court, les deux genoux qui claquent ensemble, notre chasseur est des plus impressionné par cette bête avec un immense panache qui couche tout sur son passage. L’adrénaline monte en flèche, notre chasseur tremble de partout et se cache derrière une roche, une souche ou un arbre et se maintient en position basse afin de ne pas se faire repérer. L’orignal de son côté arrête, afin de repérer cette belle femelle qui l’a appelé. On dirait que les orignaux ont un GPS entre les deux oreilles et qu’ils savent exactement la distance qui les sépare des sons entendus précédemment. 15, 20, 30, 40 secondes s’écoulent et toujours pas de femelle. Plus le moindre son de sa dulcinée. Ni de craquement. Un doute s’installe dans son esprit. Le chasseur de son côté est toujours caché derrière sa roche ou sa souche attendant que l’orignal avance à découvert pour exécuter son tir. Après 30 secondes, parfois une minute, d’attente sans son et sans femelle, c’en est trop! Le buck se doute maintenant du subterfuge et a même senti quelques effluves d’odeurs humaines. Il rebrousse donc chemin à toute vitesse! Après cette mésaventure, notre ami chasseur, tout piteux, retourne au camp raconter son histoire à ses amis. Pourtant il était à deux doigts de récolter son orignal, et sur le call à part ça!

La dernière chose à faire est d’arrêter d’appeler et de couper le contact lorsque l’orignal est près de nous et qu’il demande une confirmation comme dans l’histoire ci-dessus. Il faut rester confiant en vos appels! Un simple petit appel aurait assurément permis à ce chasseur de récolter son orignal. Ne laissez jamais le temps à l’orignal de penser… Lui, il est certain qu’il y a une femelle et il faut lui donner une confirmation aussitôt qu’il s’arrête.

Pourquoi a-t-on le réflexe de ne plus faire de son lorsqu’un orignal est près de nous? Généralement, c’est la peur de se faire voir et de se faire démasquer. C’est un peu une réaction que je qualifierais de standard de la part d’un humain de se cacher et de se taire lorsqu’un orignal arrive près de lui. Je ne crois pas me tromper en disant que c’est le point qui a certainement fait manquer le plus d’orignaux aux chasseurs. 

Comment faire
Premièrement, il faut savoir que selon certaines études, l’orignal n’a pas une aussi bonne vision que l’humain. Par contre, ses oreilles sont de beaucoup meilleures que les nôtres. Première chose, il faut ressembler à un orignal. Un habit de camouflage de couleur sombre vous aidera. Aussi, une palette de rattling bien en vue, en l’air, sera votre meilleure arme pour ressembler le plus possible à un des leurs lorsqu’il sera en approche. Pour ma part, j’ai essayé plusieurs équipements différents pour faire du rattling. De la grosse palette d’orignal à la petite, avec poignées vissées à l’arrière pour une meilleure manœuvrabilité. Des palettes d’épaule de bœuf ou d’orignal séchées. Bien qu’elles puissent toutes être bonnes, mon choix s’est arrêté avec les années sur la palette de rattling en contreplaqué (veneer) de bois franc commercialisée depuis 15 à 20 ans par l’Homme Panache (Réal Langlois). Une telle palette peut être fabriquée un peu par n’importe qui et de différentes grosseurs afin de s’adapter à vos préférences. Pour ma part, la mienne est taillée de façon à entrer complètement dans mon sac à dos. Elle est légère, maniable et produit amplement un beau son pour berner un orignal. Ses preuves sont faites depuis longtemps. De plus étant donné sa légèreté, je reste fonctionnel même si je fais de longs déplacements tout au long de la journée sans être encombré d’une vraie palette d’orignal qui est massive et très pesante. 

Lors de mes déplacements, j’aime bien aussi la pulvériser d’urine d’orignal mâle que j’ai prélevée sur un mâle dominant d’une chasse précédente. Si elle est bien conservée, une telle urine peut être efficace pendant plusieurs années. Elle couvre mon odeur et sert à provoquer le mâle en approche, ce qui sera un gros plus. Donc, lorsque je suis dans un hot spot, je marche toujours avec ma palette à la main en faisant un peu de rattling à l’occasion. Et aussitôt que j’ai une réponse, ma palette pointe haut vers le ciel en direction de la réponse entendue. Tout au long de mon échange avec l’orignal, que ce soit lui qui se dirige vers moi ou moi qui me dirige vers lui, je garde toujours ma palette en l’air. Lorsque l’orignal décide de venir me confronter, je ne me cache pas en petit bonhomme derrière une souche ou une roche. Je reste debout. Par contre, j’essaie de briser ma silhouette humaine en me tenant debout derrière un petit sapin de 3 à 4 pieds de hauteur ou un petit bosquet de feuillu ou encore, la moitié de mon corps derrière un petit arbre ou tout autre obstacle qui dissimulerait partiellement ma silhouette. Si je ne trouve rien de près pour dissimuler partiellement ma silhouette, je reste debout à découvert avec ma palette bien en vue, dans les airs. Étant donné que j’exécute mes appels avec un cornet de boulot, je tiens ce dernier bien haut du côté gauche et ma palette du côté droit. La majorité du temps lorsque l’orignal me voit dans cette position, il devient encore plus enragé. La palette de rattling à ce moment fait une réelle différence. Il commence alors à s’approcher lentement, balançant sa tête de gauche à droite, tout en frottant son panache sur les arbres, sur son chemin. Une fois que l’orignal s’exécute de cette façon il est embarqué dans votre jeu et est bien accroché. Il ne sert à rien de précipiter votre tir et de risquer de le blesser. Si vous chassez à l’arme à feu, normalement l’orignal devrait être mort. Pour ceux qui chassent au moyen d’un arc ou d’une arbalète, vous pourrez toujours vous déplacer en tenant votre palette bien haute et en effectuant des appels afin de vous donner une ligne de tir pour la partie vital. Pour ma part, je marche toujours avec l’arbalète en bandoulière sur mon dos et je la prends seulement au moment du tir. Ainsi je garde toujours mes deux mains disponibles pour lever mon cornet et ma palette afin de ressembler le plus possible à un orignal. Tant et aussi longtemps que l’orignal n’est pas bien accroché, je garde mon arbalète sur mon dos.

LOUIS TURBIDE

Une palette de rattling bien en vue, en l’air, sera votre meilleure arme pour ressembler le plus possible à un des leurs lorsqu’un mâle sera en approche.

Vous pouvez pousser la note encore plus! Je m’explique. Il y a quelques années, j’étais en contact avec un mâle accompagné de femelles qui se lamentaient sans arrêt. Bien que ce mâle fût accompagné de femelles, il était quand même réceptif à tous mes appels. J’essayais tant bien que mal de lui faire traverser le bosquet d’aulnes très dense de 400 pieds de largeur qui nous séparait. Après 40 à 50 minutes de discours, je me dis « il faut que j’essaie de traverser ce bosquet d’aulnes pratiquement infranchissable et en plus avec un cameraman. Go, on avance! » Après avoir parcouru 150 pieds, je me suis arrêté pour écouter attentivement. Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre le mâle se diriger vers notre position avec des calls aux trois secondes. Il s’en venait mais pas à peu près! Je me dis comment je vais faire pour tirer une flèche dans des aulnes aussi denses. En moins de deux minutes le mâle était rendu en position de face à exactement 16 pieds de nous! Aucune ligne de tir n’était possible. Après 30 secondes, le mâle nous a sentis bien comme il faut et est reparti à la course rejoindre ses femelles. Aujourd’hui, avec le recul et plus d’expérience, j’agirais de façon différente étant donné qu’aucune ligne de tir n’était possible à ce moment. Lorsque j’aurais réalisé que le mâle était accroché parfaitement et s’en venait à toute vapeur, j’aurais rebroussé chemin sur les 150 pieds que j’avais franchis pour sortir dans une petite clairière de foin jaune de plus ou moins 100 pieds de diamètre. J’aurais traversé de l’autre côté de cette ouverture pour attendre mon buck, tout en le provocant. Étant donné qu’il avait lâché ses femelles et qu’il était visiblement très motivé, je suis persuadé qu’il serait venu à nous après quelques appels supplémentaires! Et la finale n’aurait pas été la même!

Une autre astuce qui ajoute de la crédibilité à votre scénario est de vous déplacer lors de vos appels (ceci est valable dans l’exemple précédent et aussi de façon générale lors de vos séances d’appels). Les mâles orignaux ne restent pas toujours les quatre pattes dans leurs traces pendant une demi-heure à caller, ils sont souvent en mouvement. Et le fait d’imiter ce comportement lors de vos appels, vous aidera à les duper de façon encore plus convaincante.

Conclusion

Je sais que les choses arrivent rarement exactement comme on l’anticipe… Les minutes qui précèdent un tir sur un orignal peuvent se dérouler de 1001 façons. Il y en aurait certainement pour écrire un livre! Les quelques exemples de scénarios que j’ai mentionné dans cet article ont simplement pour but de dire qu’à la base, il faut…

  • Couvrir un maximum de terrain, sans se décourager;
  • Marcher aux endroits les plus prometteurs d’après les indices frais trouvés et votre analyse des cartes écoforestières.
  • Ne pas avoir peur d’avancer sur les orignaux, en vous annonçant comme un orignal (appels de mâle et rattling).
  • Ne pas se cacher. Il faut absolument ressembler à un orignal en brandissant une palette de rattling bien visible, haut dans les airs.
  • Mais surtout, n’ayez pas peur, n’arrêtez pas le dialogue même si l’orignal est près.
  • Tirez et savourez la victoire!

Bonne saison de chasse à tous!

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