ORIGNAL
3
façons de le persuader de sortir dans le chemin
MARK RAYCROFT
Texte, photos et illustrations
Marco Chabot
Réaliser une séance d’appels à partir d’un chemin est une technique fréquemment utilisée par les amateurs de chasse à l’orignal. Comment s’y prendre lorsque l’orignal répond à nos appels, mais hésite à se montrer le bout du nez à la lisière du chemin ? L’auteur nous révèle quelques trucs.
Quand j’étais jeune, il me semble que ça fait bien longtemps, j’ai fait venir fréquemment des orignaux en bordure de la route forestière sans pouvoir les récolter. Je commettais des erreurs ou je ne réussissais pas à persuader l’orignal de continuer sa progression vers moi. À chaque fois, je me questionnais sur ce que j’aurais pu faire de mieux pour éviter que cela se reproduise. Au fil des années, j’ai expérimenté différentes tactiques qui permettent, à moi ou à mes clients, d’avoir plus de succès dans ces situations.
Séance d’appels en solo
Je me souviendrai toujours de la fois où j’ai passé à quelques cheveux de me faire passer sur le dos… sans pourvoir effectuer le moindre tir ! J’étais dans un chemin forestier d’une dizaine de mètres de large. J’effectuais des appels de femelle et, après 45 minutes, un « buck » s’est mis à me répondre. Il s’approchait tranquillement vers moi et on se répondait l’un et l’autre sans arrêt. J’ai décidé d’empoigner mon arc et de me préparer alors qu’il était rendu à environ 65 mètres. Je me suis placé derrière un petit Saint-Michel de deux mètres de hauteur situé à environ un mètre dans la forêt. L’orignal se dirigeait vers ma droite alors je me suis placé immédiatement dans cette direction pour intercepter le mâle dès qu’il oserait approcher la lisière du chemin. Soudainement, il s’est mis à courir en direction du chemin, mais, à cinq mètres, au lieu de poursuivre sa course pour passer devant moi, il a bifurqué et s’est plutôt dirigé sur ma gauche et s’est arrêté dans mon dos à environ un mètre de moi. Je pouvais sentir son souffle dans mon cou. Quand je me suis tourné tranquillement, de 180 degrés, pour diriger mon arc dans sa direction, il m’a aperçu et s’est enfui en courant. Permettez-moi l’expression, mais j’étais en beau fusil !
Il y a trois facteurs déterminants pour obtenir du succès dans les appels en solo effectués à partir d’un chemin. Ils sont : choisir une portion de chemin assez droite, savoir où se positionner pour effectuer le tir et maintenir le dialogue.
Premièrement, le fait de choisir un chemin assez droit pour faire vos appels offre l’avantage d’avoir une visibilité sur une plus longue distance. Donc si l’animal sort près ou loin de vous (parce que cela arrive souvent lorsque l’orignal est méfiant) au moins vous aurez la possibilité de l’apercevoir. S’il sort de l’autre côté d’une courbe, vous ne le verrez pas.
Deuxièmement, il est important de bien se positionner. Tout d’abord, le positionnement dépend de la direction du vent et de l’arme que vous avez dans les mains. Assurez-vous de vous positionner avec un vent favorable, c’est-à-dire qui ne transportera pas votre odeur vers l’orignal. Sinon vous devrez utiliser une grande quantité d’urine d’orignal pour leurrer son odorat. Ensuite, pour une arbalète ou un arc, il vous faudra possiblement vous déplacer dans le chemin afin de vous placer à une distance de tir raisonnable, et ce, en fonction de l’endroit où semble se pointer l’orignal. Si vous avez une arme à feu, il ne sera peut-être pas nécessaire de vous déplacer dans le chemin pour vous approcher.
Ensuite, la seconde étape consiste à se cacher légèrement en bordure d’un arbre ou derrière un bosquet situé au début de la forêt ou près du fossé du côté opposé du chemin. Donc si l’orignal arrive du côté droit du chemin, on se camoufle du côté gauche du chemin et vice-versa. Le positionnement du côté opposé à celui où se situe l’orignal est celui qui m’a permis de récolter ou faire récolter davantage d’orignaux. Tout d’abord, il y a moins de chance que l’orignal nous prenne par surprise et passe trop près de nous. S’il s’apprête à passer près de nous, c’est parce qu’il sera sorti à découvert dans le chemin et c’est à ce moment que l’option de tir sera maximisée. Aussi, il est moins probable que l’orignal nous aperçoive puisque nous sommes légèrement cachés. Si je me tiens à découvert dans le chemin, l’orignal ne sortira que la tête de la lisière de la forêt. S’il n’aime pas ce qu’il voit, il va retourner dans la forêt sans qu’on ait pu avoir une vraie option de tir.
Le troisième facteur pour augmenter le succès de la manœuvre c’est de ne jamais cesser le dialogue avec l’animal. Vous devez lui répondre à chacune de ses réponses. Pour ma part, plus l’orignal approche plus je fais mes appels dans la direction opposée de l’animal, c’est-à-dire en direction de la forêt située du même côté que moi. Le but est de persuader l’orignal que vous vous éloignez dans la forêt de l’autre côté du chemin et donc qu’il décide de traverser le chemin pour venir de votre côté. Une fois dans le chemin, faites-lui un appel court, différent de ceux utilisés pour le faire venir, et il s’arrêtera pour observer. C’est à cet instant que vous aurez une trajectoire de tir dégagée (illustration 1 ci-dessous).
Le positionnement du chasseur embusqué alors que l’orignal approche après une séance d’appel en solo à partir d’un chemin.
Tireur embusqué et « calleur » qui s’éloigne
À quelques reprises, j’ai guidé un client qui possédait une orthèse à la place de son avant-jambe. La première année, nous avons généralement chassé en marchant de courtes distances dans les chemins. Donc, nous sommes le dernier soir de chasse, nous marchons et j’effectue des appels. Il reste environ 45 minutes de chasse, lorsqu’à un moment donné, j’entends les palettes d’un orignal frotter un arbre. Il est à environ 350 mètres de nous. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une belle bête. Je tente de le faire venir, mais le « buck » défait tout sur son passage. Ce qui ralentit nettement sa progression vers nous et l’heure limite de la journée de chasse risque de se pointer plus rapidement que lui. Je persuade mon chasseur qu’il faut rapidement utiliser le chemin pour se rapprocher de l’orignal. Donc nous marchons très rapidement sur environ 250 mètres dans le chemin et prenons une autre fourche sur environ 100 mètres. Lorsque nous sommes à environ 125 mètres du mâle, je réalise que le chemin traverse une clairière de foin et de framboisiers. L’endroit est excellent pour offrir plusieurs options de tir à mon chasseur muni d’une orthèse. Je lui dis « quand le « buck » va sortir ne regarde pas le panache. Concentre-toi seulement sur les parties vitales, car il va sortir à la dernière minute ». Je lui dit de rester en bordure de cet arbre et de ne pas bouger du tout. Puis je m’éloigne du chasseur et de l’orignal. Je m’enfonce tranquillement dans la forêt, je continue mes appels et je commence à faire du « rattling ». Le mâle défait tout sur son passage. Alors, voyant le temps s’écouler, je frotte moi aussi de plus en plus fort et je m’éloigne de plus en plus tout en conservant une ligne imaginaire bien droite entre nous trois. Le mâle est sorti dans l’éclaircie en brandissant son énorme panache. Il s’est rendu dans le chemin et a présenté tout son flanc au chasseur situé à trois mètres. « BANG ! ». Il restait 3 minutes de chasse (voir photo ci-contre)!
À quelques reprises, j’ai guidé un client qui possédait une orthèse à la place de son avant-jambe. La première année, nous avons généralement chassé en marchant de courtes distances dans les chemins. Donc, nous sommes le dernier soir de chasse, nous marchons et j’effectue des appels. Il reste environ 45 minutes de chasse, lorsqu’à un moment donné, j’entends les palettes d’un orignal frotter un arbre. Il est à environ 350 mètres de nous. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une belle bête. Je tente de le faire venir, mais le « buck » défait tout sur son passage. Ce qui ralentit nettement sa progression vers nous et l’heure limite de la journée de chasse risque de se pointer plus rapidement que lui. Je persuade mon chasseur qu’il faut rapidement utiliser le chemin pour se rapprocher de l’orignal. Donc nous marchons très rapidement sur environ 250 mètres dans le chemin et prenons une autre fourche sur environ 100 mètres. Lorsque nous sommes à environ 125 mètres du mâle, je réalise que le chemin traverse une clairière de foin et de framboisiers. L’endroit est excellent pour offrir plusieurs options de tir à mon chasseur muni d’une orthèse. Je lui dis « quand le « buck » va sortir ne regarde pas le panache. Concentre-toi seulement sur les parties vitales, car il va sortir à la dernière minute ». Je lui dit de rester en bordure de cet arbre et de ne pas bouger du tout. Puis je m’éloigne du chasseur et de l’orignal. Je m’enfonce tranquillement dans la forêt, je continue mes appels et je commence à faire du « rattling ». Le mâle défait tout sur son passage. Alors, voyant le temps s’écouler, je frotte moi aussi de plus en plus fort et je m’éloigne de plus en plus tout en conservant une ligne imaginaire bien droite entre nous trois. Le mâle est sorti dans l’éclaircie en brandissant son énorme panache. Il s’est rendu dans le chemin et a présenté tout son flanc au chasseur situé à trois mètres. « BANG ! ». Il restait 3 minutes de chasse (voir photo ci-dessous)!
Mâle récolté par Léon Raymond grâce à la technique du chasseur embusqué et du « calleur » qui s’éloigne. Guide Marco Chabot. Réserve faunique de Rimouski.
Cette tactique est très efficace et celle que je préfère parce que le tireur a toutes les chances du monde de vivre une expérience incroyable. Il y a quatre facteurs à considérer pour que cette tactique soit un succès: choisir un chemin droit, bien positionner le tireur, le calleur doit être mobile et maintenir le dialogue.
Avant d’effectuer la séance d’appels, il est important de choisir une portion de chemin qui offre une longue visibilité. La visibilité sera utilisée pour observer l’orignal qui sortira dans le chemin et pour déterminer le meilleur moment et la meilleure trajectoire pour effectuer un tir mortel.
Une fois qu’un orignal se montre intéressé, s’il est loin, on peut profiter de l’occasion pour se déplacer dans le chemin et déterminer le lieu qui offrira une distance de tir acceptable et qui tiendra compte de la direction du vent. Le trajet que semble emprunter l’orignal en direction du chemin permet d’estimer à peu près où il risque de sortir à découvert. Une fois cet endroit identifié, il faut s’assurer que le tireur se positionne de l’autre côté du chemin et se camoufle légèrement derrière un arbre, un bosquet ou un fossé. Au fur et à mesure que l’orignal s’approche, il est important que le tireur demeure immobile et silencieux. L’orignal ne doit pas découvrir la présence du tireur sinon il pourrait hésiter et arrêter sa progression.
Pour le troisième facteur, le calleur doit entrer lentement dans la forêt, du même côté que le chasseur pour s’éloigner de l’orignal. L’orignal, intéressé, va chercher à suivre le calleur. Si l’orignal s’arrête, le calleur continue de progresser dans la forêt et il peut aussi varier ses techniques d’appel ou de « rattling » pour encourager le mâle à reprendre sa marche. L’imitation sonore d’un ébat amoureux autour d’une souille est une technique efficace pour convaincre l’animal d’avancer (voir 3 sons essentiels à connaître). Il y a un aspect vraiment important à considérer. Le calleur doit être mobile pour s’ajuster aux changements de direction de l’orignal. Donc le calleur doit toujours être en train d’analyser la trajectoire que semble emprunter l’orignal de sorte qu’il s’assure d’attirer l’orignal vers le tireur. En d’autres mots, si l’orignal semble se diriger plus à gauche que prévu, ce n’est pas au tireur de bouger, mais c’est le calleur qui doit changer sa trajectoire et aller plus à droite afin d’inciter l’orignal à se rapprocher du tireur. C’est la mobilité du calleur qui permet de faire passer l’orignal à distance de tir raisonnable du tireur alors que le tireur embusqué ne doit presque pas bouger, sinon il va se faire repérer.
Évidemment, le quatrième facteur essentiel est de maintenir le dialogue avec l’animal. La personne qui effectue les appels doit répliquer à chaque réponse du mâle. Cela permet de conserver l’intérêt de l’orignal, mais permet aussi au calleur de déterminer le positionnement de la bête et ainsi de faire les ajustements nécessaires pour changer lui-même de trajectoire.
Le succès de cette opération réside dans le fait que l’orignal intéressé est attiré par le calleur qui s’éloigne. Ainsi, son intérêt poussera le mâle à traverser le chemin pour entrer dans la forêt où se situe le calleur. Pendant ce temps, le tireur profite de son embuscade pour s’offrir une option de tir (illustration 2 ci-dessous).
Le positionnement du chasseur embusqué et le déplacement du « calleur » dans la direction opposé pour attirer l’orignal et le faire sortir dans le chemin.
Tireur embusqué et « calleur » qui s’approche de l’orignal
La technique précédente est très efficace. Sauf que parfois, le calleur a beau s’éloigner, mais il ne réussit pas à faire sortir l’orignal dans le chemin, car les orignaux sont de plus en plus méfiants. L’orignal répond au calleur, mais soit il est statistique ou bien il marche partout dans la forêt sans se montrer le poil du museau ! Une fois, il y a environ 6 ans, j’avais dialogué pendant 1 heure et demie avec ce que j’estimais être un grand mâle. Je n’avais pas réussi à le faire sortir dans le chemin malgré le fait que je m’étais éloigné du côté opposé dans la forêt. De retour au chalet, j’ai raconté ma déception à mon chef guide, Bernard Rioux. Fort de son expérience, il m’a demandé: « Pourquoi tu n’es pas allé dessus? ». Je lui ai répondu : « Euh qu’est-ce que tu veux dire? Avec mon chasseur? ». Il me répond : « Non. Juste toi. Ton chasseur reste positionné en bordure du chemin ».
Cela n’a pris que quelques jours avant que je puisse expérimenter cette tactique. J’étais avec un chasseur et un accompagnateur. J’avais dialogué avec un majestueux « buck » pendant au moins 60 minutes, mais nous ne l’avions pas vu, car il était extrêmement méfiant et accompagné de deux femelles. Il n’osait pas venir à découvert. Pour aller à sa rencontre, il nous fallait traverser plusieurs arbres renversés et des aulnes. Je me suis finalement résigné à franchir ces obstacles avec mes deux acolytes et bien qu’un petit mâle soit venu à notre rencontre, il n’y avait plus d’âme qui vive lorsque nous avons atteint l’endroit où se situait le gros « buck » durant notre « conversation ». Pendant les heures qui ont suivi, j’ai eu beau faire des appels et le chercher un peu partout, mais il a bien fallu que j’admette que je l’avais perdu. Alors nous avons emprunté le chemin pour revenir au véhicule. J’en ai profité pour essayer de repérer sa trace dans la gravelle afin de déterminer si le fantôme avait traversé le chemin. Lorsque j’ai levé le regard du sol, j’ai aperçu le visage éberlué de l’accompagnateur. J’ai scruté la forêt à la recherche de ce qui pouvait le rendre dans cet état et c’est là que je vu le majestueux mâle. Il nous regardait en plein de face à environ 35 mètres de nous. Le chasseur désirait tirer, mais je lui disais « Non, pas tout de suite. Attends. Je vais le faire tourner pour qu’il se place de côté. » Par expérience, j’ai vu la moitié de mes chasseurs réussir le tir de face et l’autre moitié tirer dans l’épaule et ne plus jamais retrouver l’animal. Or, c’est le genre de blessure qui peut amener l’animal à dépérir tranquillement dans les jours et semaines qui suivent puisque sa mobilité peut être grandement affectée. Je me suis donc mis à faire du « rattling » et faire des « rots » pour le faire bouger. Pendant ce temps, le chasseur a eu le réflexe de revenir sur ses pas, dans le chemin, pour chercher un angle de tir sur le flanc du trophée plutôt que de face. Si bien que, lorsque j’ai réussi à faire bouger le mâle afin qu’il se place de côté, mon chasseur s’était trop éloigné pour profiter de cette occasion. Ensuite, le mâle s’est mis à marcher et à s’enfoncer dans la forêt. Immédiatement, je me suis déplacé pour contourner la bête tout en continuant mes « rots » et en frappant ma corne sur tous les arbres sur mon passage. Ce qui a eu pour effet d’éloigner le majestueux mâle de moi, mais peu à peu, il a changé sa trajectoire et il est finalement sorti dans le chemin à l’endroit où nous venions tout juste de passer. « BANG ! » (voir photo ci-dessous).
Mâle récolté par Jean-François Vachon grâce à une première expérimentation de la technique du « calleur » qui se dirige vers l’orignal méfiant afin de l’inciter à sortir dans le chemin. Guide Marco Chabot. Réserve faunique de Rimouski.
Dans mes cours de chasse, je répète souvent que pour récolter un orignal il faut commencer par déjouer son ouïe, ensuite son odorat et finalement sa vision. Or, un orignal méfiant, surtout celui qui a vécu la pression de chasse, a besoin d’être davantage convaincu pour croire que le calleur n’est pas un chasseur. C’est pourquoi cette tactique nous permet de nous servir de la méfiance de l’orignal pour notre propre profit. Voici les 4 facteurs à considérer pour que celle-ci fonctionne : un chemin assez droit, un tireur bien positionné, un calleur qui se dirige vers l’orignal et le maintien du dialogue.
Le choix d’un chemin avec portion assez droite et le positionnement du tireur sur le côté opposé du chemin en tenant compte de la direction du vent demeurent les mêmes principes expliqués précédemment. La principale différence dans cette tactique, c’est que le calleur s’éloigne du tireur et de l’orignal par le chemin et va ensuite dans la forêt du même côté que l’orignal. Puis, il fait une boucle pour se diriger vers l’orignal. Le calleur ne doit pas cesser ses appels durant sa progression. Si le calleur est aussi un chasseur, cela double les chances de pouvoir effectuer un tir. Toutefois, il est aussi probable que l’orignal méfiant, qui a répondu maintes fois à vos appels sans sortir dans le chemin, s’éloignera de vous, mais sera aussi tenté de se rendre à l’endroit où vous aviez réalisé votre mise en scène précédemment, c’est-à-dire dans le chemin près du tireur embusqué.
Dans les années qui ont suivi, j’ai refait la même technique et obtenu du succès à quelques reprises. J’approche l’orignal, j’utilise sa méfiance pour qu’il s’éloigne de moi et celui-ci se dirige exactement où j’ai effectué ma mise en scène d’appel auparavant alors que le tireur est embusqué à la lisière de l’autre côté du chemin. J’aime utiliser cette tactique en deuxième lieu. C’est-à-dire après avoir essayé celle qui consiste à s’éloigner dans la direction opposée de l’orignal et du tireur. Toutefois, il est très important pour moi d’être prudent en utilisant cette seconde tactique. J’explique clairement la stratégie au chasseur et je l’avise que je vais lâcher un cri avant de sortir dans le chemin pour ne pas qu’il me confonde avec l’animal. Aussi, je lui mentionne que son objectif est de se concentrer uniquement sur la recherche des parties vitales. Je vous suggère aussi d’utiliser cette technique dans le jour et non pas à l’aube ni à l’aurore afin que la visibilité soit maximale (illustration 3 ci-dessous).
Le positionnement du chasseur embusqué et le déplacement du « calleur » vers l’orignal méfiant afin que ce dernier sorte dans le chemin.
Conclusion
Il n’est pas toujours facile de convaincre un orignal de sortir à découvert dans le chemin. Sa survie dépend de sa prudence. De plus, lorsqu’un orignal commet l’erreur de « s’offrir » pour cible, parfois c’est le chasseur qui commet une erreur qui l’empêchera d’effectuer un tir fatal. C’est pourquoi il ne suffit pas que d’utiliser des appels convaincants, mais également de se positionner avantageusement pour réduire les erreurs et maximiser les options de tir mortelles.