GROS GIBIER
L’approche de votre récolte :
vivante ou morte
LOUIS TURBIDE
Par Réjean Lemay
Comme la plupart des chasseurs de gros gibiers, je regarde les vidéos que l’on retrouve sur les médias sociaux ou les films présentés lors des soirées de chasse et pêche. Il y a une chose qui me turlupine dans la plupart de ces présentations visuelles: c’est l’approche de la bête que le chasseur vient de tirer. Pourtant, il n’y a que deux issues; soit l’animal est mort à la suite d’un tir fatal ou bien il est vivant, donc blessé.
Après avoir repéré l’animal couché, vous devez l’approcher de façon à pouvoir constater son état. Même si l’animal est inerte, le gonflement et l’affaissement de la cage thoracique devraient vous fixer rapidement sur l’état de la bête. L’approche devrait normalement être effectuée par le dos de l’animal, en direction de la tête. En procédant ainsi vous éviterez un éventuel coup de patte ou bien, si la bête se relève, de vous faire charger. La topographie du terrain peut aussi influencer votre approche.
RÉJEAN LEMAY
L’approche de cet orignal nous laisse voir la bouche grande ouverte signe évident que la bête est bien morte.
Il est inutile de toucher l’animal avec le canon de votre arme ou avec la pointe d’une flèche ou pire, de donner un coup de pied à l’animal pour vérifier s’il est bien mort. Pour vous en assurer, vous n’avez qu’à vérifier deux choses: que l’œil soit ouvert et que la langue soit sortie ou si vous préférez, qu’elle soit pendante.
RÉJEAN LEMAY
Nous pouvons très bien voir l’œil ouvert de ce chevreuil indiquant qu’il est bien mort.
À la mort d’un animal, il y a le relâchement de tous les tissus musculaires. Les paupières se rétractent et l’œil devient bien visible. Pour ce qui est de la langue, elle est presque essentiellement composée de tissus musculaires qui se décontractent à la mort. La bouche ouvre légèrement et la langue sort de sa cavité. Regardez des photos de chasse et remarquez le nombre de fois où l’on voit la langue de l’animal pendante ! Lorsque la langue n’est pas sortie, c’est que les chasseurs l’on tout simplement replacée à l’intérieur de la bouche et fermée cette dernière. Par l’effet du rigor mortis, la bouche restera fermée.
PIERRE MÉTIVIER
La langue pendante qui sort de la gueule de la bête est un autre indice révélant que l’animal est bien mort.
Si la bête est encore vivante, vous devez procéder à sa mise à mort le plus rapidement possible afin d’abréger ses souffrances. Un tir bien placé dans la boîte crânienne est l’idéal si vous ne désirez pas garder la tête. Privilégiez la base du cône de l’oreille, cela vous donne un tir propre, cause peu de dégâts ainsi que peu d’écoulement sanguin. Si vous êtes en présence d’un trophée et désirez conserver seulement la calotte crânienne, un tir dans le cou près de la base crânienne va très bien faire la job. Si la bête est splendide ou si vous désirez faire monter la tête entière par un taxidermiste, placez plutôt votre tir légèrement derrière la partie charnue de la patte avant (la pointe d’épaule) au tiers inférieur de la cage thoracique. C’est un tir au cœur et vous éviterez ainsi des pertes inutiles en viande. Avant d’effectuer votre tir, assurez-vous de n’avoir aucune surface dure tel une pierre ou du roc derrière la zone choisie pour éviter qu’un ricochet du boulet ne blesse quelqu’un.
PIERRE MÉTIVIER
Lors de la prise des photos, vérifiez d’abord l’allure de votre trophée afin d’éviter d’avoir des images ou l’animal vous fait la grimace avec sa langue… De gauche à droite Yves Brunet, Martine Roy et la tireuse Maude Roy posant fièrement avec leur trophée récolté en compagnie du guide Pierre Métivier.
Des chasseurs vont même jusqu’à tirer l’animal à nouveau pour s’assurer que la bête est bien morte et souvent ils ne font qu’augmenter la perte en viande. Pourtant, ils n’ont qu’à regarder si l’œil est ouvert et si la langue est pendante pour constater si la bête est morte. Économisez vos balles et passer plus de temps au champ de tir.