ÉDITORIAL

ÉDITORIAL

Par
Louis Turbide

RTLB

L’art de se tirer dans le pied

Les chasseurs de chevreuil du Québec attendaient avec impatience les conclusions de l’expérimentation sur 5 ans d’une RTLB (restriction de la taille légale des bois) dans les zones de chasse 6 Sud et 6 Nord. Pour les pro-RTLB très actifs sur les réseaux sociaux, les espoirs étaient grands de voir ce dossier avancer positivement afin d’en venir à étendre cette mesure à l’ensemble du territoire québécois. Les conclusions de cette étude n’ont malheureusement apporté aucun élément concret qui aurait pu couronner cette étude de franc succès mais force est d’admettre que le protocole a été bafoué en cours de route. Lorsqu’on embarque dans un tel projet, mis à part les imprévus occasionnés par des hivers rigoureux, le reste des éléments pouvant fausser potentiellement les données doit demeurer intact tout au long de l’étude sinon c’est un gros n’importe quoi.

Avant de me faire catégoriser pro-RTLB, je tiens à préciser que je ne suis pas nécessairement pour l’implantation de la RTLB dans toutes les zones du Québec. Par contre, je vois d’un bon œil l’implantation de la RTLB dans des zones où le potentiel d’une telle mesure pourrait améliorer l’expérience de chasse. Pour ce qui est de ma réticence, selon mon humble avis, une zone par exemple comme la 26 Ouest dans laquelle je chasse depuis 3 ans est trop marginale pour que cette mesure ait un quelconque impact sur les strates de populations de chevreuil. Dans cette zone, la population de chevreuils fluctue au gré de la rigueur des hivers ainsi que de la présence des prédateurs et la chasse n’a aucun effet. Cette zone est et demeurera moribonde au niveau de sa population de chevreuils car j’ose croire que plus de 30 ans sans chasse dans cette zone et sans que le cheptel n’ait pris plus de terrain signifie qu’il n’y a pas de potentiel pour que cela ne change. Il n’y a aucune étude qui peut être aussi précise que cela. Je chasse précisément sur la Zec Chapeau-de-paille en Mauricie. Depuis seulement trois ans, il est permis de chasser le chevreuil sur ce territoire de 1270 km2 et je suis le seul chasseur à avoir récolté un chevreuil en trois ans…  En fait, en trois ans de chasse assidue, j’ai vu 3 chevreuils en situation de chasse… On est loin des zones du sud du Québec. Soyons honnête!

Pour revenir aux conclusions de cette étude, il ne faut pas être un spécialiste pour comprendre que les modifications apportées au plan de gestion en 2020 ont rendu cette étude caduque! On ne peut pas permettre de récolter un 2e cerf, allonger la saison de chasse jusqu’à la période extrême de vulnérabilité des grands mâles, permettre l’enregistrement en ligne des cerfs avec les risques de braconnage que cela implique sans que cela n’ait aucune influence sur les résultats de cette étude. Soyons sérieux quand même qu’on soit pour ou contre la RTLB, il faut être conséquent.

Dans ces circonstances, l’étude n’a eu aucun impact positif ou négatif sur le cheptel. Alors que les pro-RTLB sont outrés d’une telle conclusion, je le vois positivement. À ce stade qui peut et doit trancher si cela n’a aucun effet sur le cheptel? Les chasseurs bien entendu! Au ministère depuis des années on s’inquiète de la baisse drastique du nombre de chasseurs anticipés à moyen terme vu l’âge moyen avancé des chasseurs alors il est important de leur donner ce qu’ils veulent avant qu’ils ne décrochent. D’un autre côté, il y a la minorité silencieuse qu’on n’a pas beaucoup entendu. Que veulent-ils? Leur opinion est tout aussi importante que ceux qui n’hésitent pas à se positionner publiquement positivement ou négativement dans ce dossier. Le ministère est sensé consulter une proportion des chasseurs via un sondage réalisé de façon aléatoire. Les questions devront être claires si on veut avoir des réponses tout aussi claires et ce, par zone de chasse car la réalité du chevreuil varie beaucoup d’une zone à une autre. C’est la prochaine étape de ce processus. Par la suite, le dossier sera discuté à la Table nationale de la faune et seulement après cela le ministère tranchera! N’oubliez pas, dans tout ce processus, bien des intervenants émettent leur opinion mais le dernier mot revient au ministère. Avec la médiatisation de ce dossier depuis le début, selon moi le ministère joue gros car si la consultation auprès des chasseurs établit clairement que ces derniers veulent de la RTLB dans certaines zones du Québec, il devra aller de l’avant sinon il confirmera qu’il n’est pas du tout à l’écoute de sa clientèle. D’un autre côté, si le sondage exprime clairement que les chasseurs ne veulent pas de la RTLB, il faudra que les pro-RTLB changent de stratégie et investissent dans la sensibilisation pour convaincre les chasseurs d’adhérer de façon volontaire à ce style de gestion. Comme on dit, ce qui est bon pour papa doit aussi être bon pour maman…

Sondage

Puisque la grande majorité des chasseurs de chevreuils se sent interpelée par ce dossier et que le ministère sondera un échantillonnage limité de chasseurs dans chaque région du Québec, nous avons pensé offrir le droit de vote au plus grand nombre d’adeptes que possible en vous permettant de répondre à un court sondage à ce sujet. Pas besoin de tourner autour du pot, vous êtes pour ou contre et vous chassez dans quelle zone. Ainsi, nous pourrons comparer les résultats des deux sondages… Je vous invite donc à partager en grand nombre cet éditorial pour permettre au plus grand nombre possible d’adeptes d’y répondre! Nous partagerons bien entendu avec vous les résultats détaillés par zone de ce sondage! 

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